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La ville-centre récupère la gestion de la moitié des rues

Photo: Stéphanie Maunay/TC Media

Les élus de Rosemont–La Petite-Patrie craignent que les projets de sécurisation de rues soient ralentis à cause de la refonte du réseau artériel qui fait partie de la réforme du financement des arrondissements mise en place par l’administration de Denis Coderre. En effet, dès le 1er janvier, le réseau artériel montréalais passera de 24% à 52%. Certaines rues locales, gérées jusqu’à maintenant par les arrondissements, seront désormais administrées par la ville-centre.

Les élus de Projet Montréal ont tiré la sonnette d’alarme et se disent inquiets pour l’installation de futures mesures d’apaisement de la circulation.

«Je ne pense pas que la ville-centre soit contre la sécurisation et les mesures d’apaisement de la circulation dans nos rues, mais on craint qu’il y ait beaucoup de délais, car l’administration du maire Coderre va recevoir des demandes de la part des 19 arrondissements. On va perdre la capacité de répondre aux besoins des gens rapidement», indique Érika Duchesne, conseillère du Vieux-Rosemont.

Au dernier conseil d’arrondissement, les élus rosemontois ont adopté une motion d’intention pour réduire la vitesse à 30km/h dans les secteurs résidentiels. Une mesure qui pourrait être menacée.

«Cela va peut-être faire diminuer le nombre de rues concernées initialement. Mais, on est dans le flou pour le moment et je ne sais même pas si la Ville-centre a toutes les réponses», poursuit Mme Duchesne.

Des changements à deux vitesses
Pour cartographier le nouveau réseau artériel, 12 critères ont été suivis.

Toutes les rues locales qui possèdent une piste cyclable, des zones commerciales et industrielles ou encore une ligne d’autobus passent sous juridiction de l’administration Coderre. Ce sera le cas, notamment, des rues Masson, Boyer, de Bellechasse, Saint-André et Saint-Hubert ainsi que des 16e, 30e et 31e Avenues.

D’autres rues locales ont également été morcelées. Par exemple, la rue Charlemagne restera sous la compétence de l’arrondissement, sauf deux tronçons entre la rue Masson et le boulevard Saint-Joseph, et entre les rues Rachel et Sherbrooke. Une raison à cela, le passage d’une ligne d’autobus.

«J’ai l’intention de faire sécuriser cette rue, explique Mme Duchesne, mais il va falloir que j’adresse une demande à la Ville-centre spécifiquement pour ce tronçon-là qui devient artériel. On va avoir une sécurisation à deux vitesses. C’est problématique. Il n’y a pas de logique derrière cela.»

La conseillère du Vieux-Rosemont craint également pour les commerces de Rosemont–La Petite-Patrie. «Nous sommes très à l’écoute de nos commerçants. On essaie de réagir vite à leurs demandes, mais là nous ne pourrons plus le faire», déplore-t-elle.

Un meilleur service
Pour le maire de Montréal, Denis Coderre, il s’agit de donner des «outils supplémentaires» aux arrondissements. «Les fonds [pour l’installation de ces mesures] vont maintenant venir de la Ville-centre, plutôt que des arrondissements. On va s’assurer ainsi qu’ils puissent avoir plus de capacité financière pour réaliser d’autres projets», insiste-t-il.

«On a mis des critères, mais on a dit que ce n’était pas statique. Il y a des choses qui seront en mouvement», a précisé Aref Salem, responsable des transports au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Les élus de Projet Montréal auraient souhaité que les cartes soient revues avant d’adopter la mesure. «Cela a été appliqué de façon systématique et sans aucune souplesse. Il y a une volonté d’aller vite de la part de l’administration Coderre et de faire des ajustements après. Ce n’est pas logique», plaide, avec regrets, Mme Duchesne.

Les 12 critères pris en compte pour le nouveau réseau artériel
Les voies de circulation du réseau routier municipal sont désormais classées selon cinq catégories de chaussées (A, B, C, D et E) en fonction des douze critères suivants:

1. Hiérarchie fonctionnelle (artériel principal, artère secondaire, collectrice ou locale);
2. Prolongement des voies numérotées;
3. Lignes d’autobus express;
4. Lignes d’autobus – voies réservées;
5. Routes stratégiques – accès à un pont;
6. Routes stratégiques – urgence;
7. Route de transit de camionnage;
8. Lignes d’autobus – service régulier;
9. Zones commerciales;
10. Zones industrielles;
11. Voies cyclables;
12. Routes à caractère touristique / événementiel.

Le nouveau réseau artériel administratif de la Ville est composé des voies de catégories A, B, C et D tandis que les voies restantes (catégorie E) constitueront le nouveau réseau local. Ainsi, le réseau artériel passe de 24% à 52% du réseau routier municipal montréalais.

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