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Le NPD demande aux conservateurs de soutenir les CDEC

Photo: Archives Métro

La somme de 130 millions de dollars dort dans les coffres de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, selon le Nouveau parti démocratique (NPD), qui demande au gouvernement conservateur de Stephen Harper de réinvestir ce montant pour soutenir les Corporations de développement économique communautaire (CDEC).

«Nous avons découvert que l’Agence de développement économique du Canada (DÉC) pour les régions du Québec ne dépensait pas l’ensemble de l’argent budgété. Par exemple, depuis 2010, ce sont 130 M$ qui ont été accumulés», lance Alexandre Boulerice, député néo-démocrate de Rosemont–La Petite-Patrie et porte-parole en matière de travail.

Le NPD enjoint au gouvernement conservateur de débloquer ces sommes pour soutenir l’économie locale. «Je demande au ministre Denis Lebel d’investir au Québec les sommes allouées par le Parlement pour l’exercice budgétaire qui se termine. Les économies de toutes nos régions en ont besoin», martèle François Lapointe, porte-parole de DÉC pour l’Opposition officielle.

Maintenir en vie les CDEC
Selon les données du NPD, plus de 38,5 M$ n’ont pas été utilisés sur l’année 2013-2014, soit 12,5% de l’enveloppe totale.

«Parfois, certains projets financés coûtent finalement moins cher ou d’autres tombent à l’eau. Alors, pourquoi ne pas transférer le surplus aux CDEC qui subissent des coupes et qui ne pourront pas donner plus de services», se questionne M. Boulerice.

Le NPD a d’ailleurs déjà fait ses comptes sur les sommes qui pourraient être allouées au développement économique communautaire.

«On ne prétend pas que les 130 M$ pourraient être entièrement transférables, mais on estime qu’une somme de 12 à 24 M$ de l’exercice budgétaire 2014-2015 pourrait être disponible. Cependant, il faut voir programme après programme», explique le député fédéral rosemontois.

Investissements risqués?
M. Boulerice pense que ces sommes pourraient être facilement transférables, tout en changeant quelque peu le cadre légal.

«Il faudrait probablement modifier quelques réglementations notamment un, qui fait en sorte que DÉC ne peut pas être le partenaire principal de certains projets. Il faudrait voir à faire sauter cette clause-là pour leur donner plus de flexibilité dans le soutien financier», note-t-il.

Ainsi, en permettant à DÉC de devenir un partenaire majeur, les CDEC pourraient se retrouver à la merci de l’enveloppe budgétaire fédérale.

Cependant, le porte-parole de l’Opposition officielle en matière de travail y voit un «risque raisonnable». «Pourquoi s’en priver cette année, alors que l’on sait que les CDEC subissent une restructuration et une perte financière de plus de 50%. De plus, on voit qu’année après année, depuis 2010, il y a toujours des sommes importantes qui ne sont pas dépensées», affirme-t-il.

La réponse du ministre Lebel
Pour sa part, Denis Lebel, le ministre de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, estime que le NPD devrait refaire ses calculs.

«En 2013-20114, 34,2 M$ ont été reportés aux années suivantes pour s’ajuster au rythme de la relance et de la reconstruction de la ville de Lac-Mégantic. Aussi, dans le cadre du Fonds d’amélioration des infrastructures communautaires, en 2012-2013, 14 M$ ont été reportés à l’année suivante, pour s’ajuster au rythme des promoteurs. Cette initiative est terminée. L’enveloppe a été complètement utilisée et 301 projets ont été approuvés dans toutes les régions du Québec», réplique M. Lebel, qui soutient que «le NPD est incapable d’analyser des données financières».

Depuis 2006, l’Agence a contribué à financer 5362 projets, ce qui représente des investissements de plus 2,4 milliards de dollars partout au Québec, conclut le ministre.

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