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Entre toge, couches et «running shoes»

Photo: Collaboration spéciale

Habitué à courir dans l’ombre, Philippe Viau-Dupuis savoure, avec étonnement, sa récente entrée dans la sphère médiatique. Lundi, le coureur rosemontois a été le premier canadien à franchir la ligne d’arrivée du marathon de Boston, en 2h 21m et 16s, se classant ainsi à la 23e place.

Mais, ne cherchez pas le pétage de bretelles, vous n’en trouverez pas chez lui. M. Viau-Dupuis se réjouit, mais garde ses deux souliers de course sur terre. «Je suis loin de penser que je suis le meilleur Canadien sur une distance de marathon. C’est un concours de circonstances. Mais, c’est la cerise sur le sundae. C’est un beau souvenir que je vais garder toute ma vie», explique cet avocat, procureur de la Couronne, fraîchement débarqué dans l’univers des papas depuis sept mois.

Ancien cycliste, le Rosemontois a mis un pied dans la course il y a sept ans, avant d’y plonger complètement depuis quatre ans.

À 32 ans, le marathonien a d’ailleurs trouvé le remède aux problèmes de congestion et de cônes orange à Montréal.

Matin et soir, été comme hiver, il engloutit, chaussures aux pieds, une bonne quinzaine de kilomètres pour se rendre à son travail, au centre-ville. Un moyen de transport «comme un autre», devenu un véritable «mode de vie».

Son premier Boston
Le circuit de Boston était inscrit sur la liste des courses à réaliser depuis longtemps.

Bardé de deux premiers marathons l’an passé et d’une belle performance à celui de Philadelphie – 2h, 20m et 42s –, M. Viau-Dupuis a décidé de se lancer.

«Mon objectif était de dépasser mon record personnel et d’investir le classement des 10 meilleures performances québécoises. Mais, avec les conditions climatiques et ce fort vent qu’on a eu cette année à Boston, je savais que ça allait être difficile. Je pensais même terminer autour de la 40e place», avoue-t-il.

Difficile de ne pas penser aux attentats survenus en 2013. Cependant, le drame n’a pas refroidi les ardeurs du Montréalais.

«Ce n’est pas entré en ligne de compte. C’est sûr qu’il y a plus de sécurité et que ça se ressent dans l’atmosphère. On voit des pancartes Boston strong parmi la foule. Mais, en tant que coureur et que citoyen, je ne m’arrête pas à ça. Une fois sur la ligne de départ, on n’y pense pas. On se concentre sur ce qu’on a à faire», précise-t-il.

Des kilomètres, encore
Passionné, M. Viau-Dupuis ne se considère pourtant pas comme un athlète professionnel. «Je vois cela comme un passe-temps ou un deuxième emploi à temps plein. C’est sûr que selon mes résultats, si on me compare aux joueurs de hockey, je serais millionnaire. Mais là, cela ne me rapporte quasiment rien. Comme athlète d’endurance, on est habitué à rester inconnu», note-t-il, sans amertume.

Avant de repartir sur le bitume, il va faire une pause, voyager en Espagne et profiter de sa famille.

«J’ai fait le marathon de Boston maintenant, car je voulais être libéré pendant mes vacances et pouvoir manger des tapas à volonté à Barcelone», plaisante-t-il.

Pourtant, les souliers de course ne sont jamais très loin. «Il faut que je prenne le mois qui s’en vient pour faire le vide et me ressourcer. Mais, dès que je suis en vacances, je m’ennuie et j’ai envie d’y retourner», admet-il, le sourire aux lèvres.

Les prochaines étapes sont déjà presque toutes tracées. Aidé de son entraîneur, Dorys Langlois, le coureur reprendra bientôt ses séances, en vue des parcours de demi-marathon de Calgary et de Montréal, avant son objectif final de l’année, réaliser le marathon de Sacramento, au complet, à l’automne.

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