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Lutte à l’agrile du frêne: sauver plus de 3000 arbres en 10 ans

Photo: Mathias Marchal/Métro

Dix ans. C’est le temps que s’est fixé l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie pour venir à bout de l’insecte ravageur et sauver un maximum de ses frênes. Un plan qui tend la main aux résidents afin qu’ils prennent part à cette longue bataille.

L’appel a été lancé, la semaine dernière, par l’arrondissement, lors de la première rencontre d’information aux citoyens, qui s’est tenue le 21 avril.

Il faut dire que le territoire compte 23 % de frênes sur le domaine public et qu’il est l’un des plus touchés par l’infestation, depuis que l’insecte ravageur a été découvert à Montréal, en 2011.

«La présence de l’agrile est une problématique que l’on prend au sérieux. Depuis 2012, sur les 8600 frênes du territoire, plus de 2700 ont été traités au TreeAzin, un biopesticide efficace dans la lutte contre cet insecte», indique François Croteau, le maire de Rosemont–La Petite-Patrie.

Au total, 500 feuillus ont été abattus depuis trois ans et tous ont été remplacés par une nouvelle plantation.

Cette année, 2600 frênes devraient recevoir le traitement au TreeAzin et plus de 400 arbres seront abattus d’ici fin 2015.

A-agrile frêne carte
Carte sur les secteurs où les frênes ont été ou seront traités au TreeAzin, de 2012 à 2015.

 

«Sauver un maximum de frênes»
Pour maximiser ses chances, l’arrondissement mise sur un plan décennal d’interventions, déployé en plusieurs volets.

Sur ces dix années, 11 M$ seront investis dans Rosemont–La Petite-Patrie, dont 640 000 $ prévus en 2015. L’an dernier, 700 000 $ ont déjà été investis. Un budget financé conjointement entre l’arrondissement et la Ville-centre.

«Nous espérons pouvoir sauver 40 % de nos frênes d’ici 10 ans, explique M. Croteau. Nous sommes optimistes. Nous avons envie d’y croire. Ce serait un exploit incroyable.»

Mais, pour réaliser cet «exploit», l’administration publique compte sur le support et l’engagement des citoyens. Car, l’agrile infeste les arbres dans un rayon de 250 à 300 mètres. Traiter le domaine public ne sert à rien, si le domaine privé reste infesté d’autant que 60 % des frênes se trouvent sur des terrains privés.

«Il faut travailler de concert avec les citoyens. Nous travaillons à obtenir un prix de groupe pour les traitements au biopesticide. Nous allons également délivrer gratuitement le permis d’abattage pour les frênes trop infestés et nous comptons également sur l’engagement des résidents au regard de la plantation de nouveaux arbres», souligne le maire.

Le traitement des frênes sur le domaine privé se fera en collaboration avec l’organisme de la rue Fullum, les Pousses urbaines.

De plus, le programme «Un arbre pour mon quartier» de l’Écoquartier de Rosemont–La Petite-Patrie permettra aux résidents d’acheter à bas prix, un feuillu pour 25 $ ou un arbre fruitier pour 35 $.

Enfin, une campagne devrait bientôt être lancée pour que les résidents puissent adopter un arbre nouvellement planté.

Ils s’engageraient ainsi à lui verser, par exemple, une chaudière d’eau par semaine et à prendre soin de lui. Un moyen qui permettra à l’arrondissement de limiter les dégâts faits sur sa canopée.

La Ville de Montréal durcit le ton

Jeudi dernier, la Ville a indiqué mettre un place un nouveau règlement pour encadrer les actions sur le domaine privé, soit l’abattage de frênes morts, le traitement des arbres dans les zones à risque et la disposition du bois de frêne.

Carte fournie par la Ville-centre, qui montre les secteurs où les propriétaires sont concernés par le nouveau règlement de lutte à l'agrile du frêne.
Carte fournie par la Ville-centre, qui montre les secteurs où les propriétaires sont concernés par le nouveau règlement de lutte à l’agrile du frêne.

L’administration centrale a ajouté qu’une enveloppe de 1 M$ serait destinée à soutenir les 100 000 propriétaires montréalais potentiellement concernés en 2015.

En contrepartie, les propriétaires récalcitrants à suivre les nouvelles directives pourraient se voir imposer des amendes allant de 350$ à 2000$. Le règlement devrait être adopté, aujourd’hui, en conseil municipal.

De plus, une assemblée publique d’information sera tenue par la Commission permanente sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs, au mois de mai, et ce, avant que le règlement ne soit adopté à la séance suivante du Conseil municipal.

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