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Manifestation des enseignants du Nunavik

Photo: Johanna Pellus/Métro Média

Sans contrat de travail depuis deux ans et demi, des enseignants et membres du personnel de la Commission scolaire Kativik, qui couvre une partie du Nord-du-Québec, ont manifesté devant son siège social, à Saint-Laurent, mercredi. Ils cherchent à faire débloquer la négociation.

Les syndicats dénoncent le peu de considération, tant de la commission scolaire que du gouvernement, à l’endroit du personnel de l’éducation du Nunavik. Ils réclament que des ressources soient embauchées en renfort, compte tenu de l’ampleur des défis à relever. (voir autre texte ci-dessous)

Les élèves du Nord subissent les conséquences de l’inaction des dirigeants de la Commission scolaire de Kativik, selon la présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’ouest de Montréal (SPPOM-CSQ), Diane Jacques.

«L’instruction de ces enfants n’est pas moins importante que celle de l’ensemble des élèves du Québec. Ce refus de négocier de la partie patronale menace leur droit à la réussite scolaire», fustige-t-elle.

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) souhaite que le gouvernement prenne ses responsabilités dans ce dossier.

«Ce n’est pas parce que les élèves du Nord ne sont pas soumis à la Loi sur l’instruction publique que le gouvernement du Québec doit les abandonner», indique la vice-présidente de la CSQ, Line Camerlain.

Négociation bafouée
Le président de l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ), qui regroupe 1 500 membres du personnel enseignant et de soutien, estime que le droit à la négociation est bafoué. «Le Tribunal administratif du travail a reconnu que la commission scolaire prenait la négociation en otage pour forcer le gouvernement à nous faire des concessions politiques qui n’ont rien à voir», estime Larry Imbeault.

La Commission scolaire Kativik s’est refusée à tout commentaire à la suite de la manifestation, affirmant qu’elle est engagée dans un processus de négociations depuis le 30 janvier. Les parties sont notamment à la table cette semaine.

Des manifestations se sont également tenues dans 14 communautés autochtones sur le territoire de la Commission scolaire Kativik. Les leaders syndicaux promettent d’intensifier les actions au cours des prochaines semaines afin de régler cette négociation.

La Commission scolaire Kativik a été créée en 1975 pour regrouper l’administration de toutes les écoles du Nunavik, auparavant assurée par le gouvernement provincial ou fédéral. Ses bureaux ont notamment été à Dorval avant de s’installer à Saint-Laurent, mais elle cherche à obtenir du financement du ministère de l’Éducation du Québec afin de relocaliser tous les bureaux à Kuujjuaq.

Carte des écoles de la Commission scolaire Kativik au Nunavik. (Source: CSK)

Enseigner dans le Nord

L’éloignement et le coût de la vie constituent les principaux défis des enseignants et du personnel de l’éducation au Nunavik.

«Par exemple, une bouteille de 2,6 L de jus y coûte 18 $. C’est pourquoi nous demandons que l’allocation de transport de nourriture soit directement versée sur la paie», explique M. Imbeault, de l’AENQ-CSQ.

Les deux syndicats souhaitent également la reconnaissance de la Journée nationale des autochtones, le 21 juin, comme congé férié, et, surtout, davantage de ressources.

«Lorsqu’il y a eu la vague de suicides l’année dernière, il n’y avait qu’une seule psychologue, qui devait se promener d’un village à l’autre», déplore le conseiller pédagogique Parfait Cemé, du SPPOM-CSQ.

Face aux difficultés de la vie au Nunavik, une enseignante de la Commission scolaire Kativik s’est d’ailleurs illustrée par son implication et a été nommée meilleure professeure au monde le mois dernier. Maggie MacDonnell a notamment créé un club de course et a ouvert le premier centre de mise en forme du village Salluit.

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