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Un environnement non sécurisé cause la mort d’un travailleur

Photo: Collaboration spéciale/CNESST


Truc Nguyen, l’assistant-opérateur mort écrasé à l’usine d’emballage Nu-B de Saint-Laurent cet été, œuvrait dans une zone dangereuse. L’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) juge que des procédures sécuritaires auraient aussi dû être en place.

«Nous avons exigé que l’employeur rende les zones dangereuses inaccessibles et mette en place des boutons d’arrêt d’urgence sur les plateformes», explique l’ingénieure, Julie Boucher.

Le 8 août, M. Nguyen, sous la plateforme, tentait de passer des retailles à un collègue à travers les rouleaux motorisés de la ligne d’extrusion de plastique. Un morceau s’est d’abord coincé. Le collègue le lâche et le plastique commence à s’accumuler au sol.

«Il reprend la retaille sans la couper. Sa main est entraînée entre les deux rouleaux pinceurs et son corps se soulève puis passe entre la structure de la machine et les rouleaux», expose l’inspectrice, Carole Grenon.

Il a fallu dix minutes pour libérer la victime. Les paramédics n’ont pu que constater son décès.

Causes
Une distance de sécurité de 2,7 m aurait dû être respectée entre la zone dangereuse et le plancher, afin d’empêcher les contacts avec le bras des travailleurs. Or, les rouleaux se situent à 2,5 m de haut et M. Nguyen a utilisé un escabeau.

«La procédure établie par l’employeur ne correspond pas à celle suivie par les employés, notamment en ce qui concerne l’utilisation d’un escabeau, qui est interdite, mais courante», précise Mme Boucher.

La gestion du travail est également jugée déficiente par la CNESST en ce qui concerne le démarrage du granulateur, que les deux employés alimentaient en retailles de plastique ce jour-là.

Les enrouleurs auraient également dû être à l’arrêt lorsque M. Nguyen passait une retaille de plastique à son collègue.

Nu-B a depuis installé des gardes de protection sur les zones dangereuses, ce qui a permis à l’usine qui fabrique de la pellicule plastique alimentaire de reprendre ses activités dès le 11 août.

«L’entreprise, qui a offert son entière collaboration aux autorités compétentes tout au long du processus d’enquête, entend rapidement donner suite aux recommandations du rapport», a déclaré la direction de Nu-B par voie de communiqué, mercredi, à la suite du dépôt de la CNESST.

Des boutons d’arrêt d’urgence ont d’ailleurs été installés dès septembre sur les plateformes des lignes d’extrusion.

L’établissement du boulevard Thimens assure que la sécurité de sa cinquantaine de travailleurs est et sera toujours une de ses priorités.

Afin d’éviter d’autres accidents, l’Association technique des flexographes et fabricants d’emballages du Québec recevra une copie du rapport.

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