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Entrepreneurs à 15 ans

Photo: Collaboration spéciale/Entrepreneuriat Saint-Laurent


Donner davantage d’autonomie aux élèves, c’est le pari un peu fou, mais réussi, du nouveau profil entrepreneuriat de l’école secondaire multiculturelle Saint-Laurent. Comme projet principal, les jeunes ont assuré la rénovation de leur cour d’école, initiative qui s’inscrit dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal. Voici le récit de leur parcours, entre rires et pleurs, découvertes et apprentissage.

«Nous avions un premier projet, lié à l’espace que prennent les bottes d’hiver dans nos casiers, mais il a échoué. Le deuxième nous a soudés», raconte Alyssia Archambault.

Son enseignante, Nathalie Dubois, et la technicienne en éducation spécialisée (TÉS) Nathalie Lebeault, ont lancé l’idée d’un cursus entrepreneuriat à l’édifice Saint-Germain, dont la première cohorte de 28 jeunes de secondaire 2 présentera, en juin, les fruits de ses efforts.

«Il y a des élèves qui ne se retrouvent pas dans les concentrations sports, sciences et arts, mais il leur faut une motivation pour se lever le matin», explique Mme Dubois, qui, après 15 ans d’enseignement du français, donne également le cours d’entrepreneuriat une ou deux fois par semaine.

Si elle les a formés, conseillés et encadrés, ce sont néanmoins les élèves qui ont porté leur «entreprise» toute l’année. Ils ont même mis sur pied un conseil d’administration, qui avait lieu au début de chaque cours, notamment pour fixer des objectifs.

Les élèves ont conçu maquettes, budgets et marketing pour ensuite construire le mobilier entre autres. Ils venaient même à l’école pendant les fins de semaine, mais toujours en s’amusant, assurent-ils.

D’un projet de 5 000 $, supporté par l’organisme Fusion Jeunesse dans le cadre de Design 375°, les jeunes ont obtenu plus de 20 000 $ grâce à différentes démarches, dont des ventes de confiture ainsi que par le soutien de plusieurs entreprises, de la commission scolaire Marguerite-Bourgeois (CSMB) et de l’arrondissement de Saint-Laurent.

La cohorte a produit et peint des tables à pique-nique de différentes formes en bleu et jaune aux couleurs de l’école. Ils ont aussi planté des arbres, créé un jardin de pollinisateurs et préparé un potager. La Société de verdissement du Montréal métropolitain (SOVERDI) les a soutenus pour les plantations, et des bénévoles de la RBC et du Groupe ALDO notamment sont venus leur prêter main-forte. Une partie de l’asphalte va également être refaite.

Legs
«C’est un projet qu’on lègue aux générations futures. D’autres personnes vont en bénéficier», souligne Ritch Dirény Doresca, vice-président.

En effet, la classe ne profitera pas de ces aménagements, car les élèves iront faire leur secondaire 3 à l’édifice Émile-Legault.

«Une professeure nous a dit qu’elle attendait une nouvelle cour depuis 26 ans et nous a félicités. Ça prouve que le projet ne sert pas à rien», dit fièrement Mohamed Mortadh Mabarkia.

En plus de l’autonomie qu’ils ont acquise pendant cette année scolaire, certains enfants ont découvert le travail manuel et d’autres, les finances.

Liens d’amitié
«Rebecca m’a inspirée et je l’aime, même si ce n’est pas toujours facile», confie Hilary Yasmine Nshouanguele, émue.

Naël Fournier, arrivé de France au début du secondaire, souligne qu’il a maintenant des amis et ne reste plus chez soi.

«Notre projet a créé des liens plus forts que l’amitié, renchérit Ritch Dirény Doresca. Et, sans vous, les Nathalie, ça n’aurait pas été possible; vous nous poussez. Merci.»

Les témoignages se sont accompagnés de plusieurs larmes. Pour certains, il est déjà difficile d’imaginer que, l’an prochain, ils se retrouveront dans une autre classe.

Pour les élèves de l’école secondaire Saint-Laurent, Montréal, c’est…
Une exposition universelle
«Montréal est une exposition universelle vivante. Il y a plusieurs cultures, c’est comme si on vivait dans le monde.» – Ritch Dirény Doresca
Rome
«On dit que toutes les routes mènent à Rome, mais je dirais que toutes les routes mènent à Montréal. Tu es toujours accepté tel que tu es. Tu es amené à parler à d’autres gens. Quand je suis arrivé, j’avais un peu peur des blancs.» – Jordan Klaus Kodijo Kousso, originaire du Cameroun
Le multiculturalisme
«Il y a plusieurs cultures, cela permet de voir d’autres traditions, qui cultivent tout le monde.» – Alyssia Archambault

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Découvrez les photos de la cour d’école, une fois terminée, le 1er juin:

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