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Tricotés serrés à Saint-Laurent

Photo: Gracieuseté/Arrondissement de Saint-Laurent

Histoire de littéralement tisser des liens entre les résidents de tous âges et de toutes origines de Saint-Laurent, un tricot graffiti a élu domicile à la place Rodolphe-Rousseau. Chapeautée par «La Tricoteuse du peuple», Ève Marie Langevin, cette œuvre collective intitulée Tricotés serrés est le résultat de plusieurs mois de tricot et de discussions sur le vivre ensemble.

«C’est un clin d’œil aux origines du Québec et à l’immigration à Saint-Laurent, tout en donnant l’opportunité de discuter d’enjeux sociaux», explique Mme Langevin, qui avait lancé le «Tricot du peuple» à l’occasion du Printemps érable.

Quelque 60 personnes ont pris part aux ateliers qui se sont déroulés depuis janvier dans plusieurs espaces communautaires comme les bibliothèques et la Maison de familles, en partenariat avec le Comité des organismes sociaux de Saint-Laurent (COSSL). Les rencontres furent l’occasion d’échanger sur des thèmes parfois épineux comme l’intolérance.

«C’est vraiment une performance relationnelle, insiste Mme Langevin. Il faut être capable d’écouter, en plus de prendre la parole. C’est un art de la conversation à l’ère des médias que j’appelle ‘asociaux’.»

Le tricot a aussi suscité beaucoup d’émotion et rappelé des souvenirs. «Un homme aîné, dont le père travaillait dans une filature en Belgique, n’avait pas touché de fibre depuis cette époque», confie-t-elle.

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De son expérience auprès des Laurentiens, la Verdunoise Ève Marie Langevin retient que les nouveaux arrivants se sont sentis bien accueillis dans le quartier.

«Émue, une femme a raconté avoir reçu des ustensiles de sa voisine québécoise lorsqu’elle a emménagé à Saint-Laurent», se souvient «La Tricoteuse du peuple».

L’ambiance était différente lorsqu’elle a tenu un atelier peu après l’attentat de la grande mosquée de Québec, cet hiver. Alors que les leaders de tous horizons appelaient au calme, une personne d’origine marocaine a rapporté plusieurs appels à la vengeance sur les réseaux sociaux.

Celle qui est aussi enseignante en francisation aimerait voir davantage d’éducation sur l’histoire canadienne, notamment pour expliquer les guerres franco-iroquoises. «Ça me choque quand des immigrants reprochent aux Canadiens français d’avoir tué des Amérindiens pour se défendre», explique-t-elle.

Mme Langevin a passé une vingtaine d’heures à installer le fruit de ces rencontres sur un banc de la place publique, près du boulevard Décarie. Le tricot graffiti y est exposé jusqu’au 2 septembre.

Plus d’infos
evemarieblog.wordpress.com/category/perfo-tricot-du-peuple/

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