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Érotisme à travers le temps

Photo: Johanna Pellus/TC Media

Après quatre romans sur la passion amoureuse, l’auteure laurentienne Frida Anbar est arrivée naturellement à des thèmes davantage troublants. Dans L’amour fauve qu’elle présentera au Salon du livre de Montréal cette fin de semaine, elle aborde la réincarnation et frôle le sujet de l’inceste.

Si l’histoire se déroule essentiellement au Liban, une des phrases-clefs de l’auteure «l’avion atterrit avec grand fracas» s’y trouve toujours, symbole des allers et retours entre le pays d’origine et de résidence. Flavie, la Québécoise aux cheveux roux, et Ray-Ryadh, le médecin américain d’origine libanaise, se rencontrent chez lui à Baakline.

«Il y a un effet crescendo entre les deux personnages, explique Mme Anbar. Ils ont des réactions vives, sans savoir d’où ça vient. C’est un héritage qui n’est pas le leur.»

Jusqu’au dernier chapitre, l’écrivaine laisse seulement quelques indices de cette réincarnation, comme des rêves ou des signes physiques.

«Mes héros libanais qui croient en la réincarnation ne pouvaient alors être que Druzes», souligne-t-elle.

Si elle ne connaissait pas la culture druze, elle n’a pas cherché à parler à des membres de cette communauté, se fiant plutôt à son instinct d’écrivaine. Cette doctrine religieuse née d’un schisme de l’islam est secrète, mais se caractérise par une croyance en des réincarnations successives de l’âme.

«C’est la mère de Ray-Ryadh, Naziha, qui fait ce lien avec les dogmes de cette philosophie en initiant Flavie», rapporte Mme Anbar, qui ne s’attendait pas à ce que ce personnage prenne autant d’importance. «Ce sont les surprises de l’écriture…»

Racines
Baakline où se joue principalement toute l’action a aussi été choisi parce qu’il s’agit d’un bastion de la culture druze. Flavie, le personnage québécois, s’y rend pour découvrir la maison de son père.

«Elle a des liens avec le Liban, mais est très Québécoise, précise l’auteure. Même si on n’a jamais visité la terre, on a des racines invisibles.»

Pour aborder le thème de l’inceste, qui est secondaire dans son livre, elle a privilégié les autres vies, car il était problématique pour elle.

«C’est une histoire qui fait partie de l’histoire, atténue-t-elle. Le dernier chapitre me fait encore pleurer quand je le relis.»

Mme Anbar ne veut pas de redondance, autant dans les thèmes principaux que dans ceux abordés dans le désir féminin. De nombreuses nouveautés attendent donc ses plus fidèles lecteurs.

Pour l’année prochaine, elle prévoit cette fois un conte pour enfants, De l’autre côté du jardin, qui traitera lui aussi de la réincarnation.

Après un passage au Salon du livre francophone de Beyrouth, au début du mois, l’auteure sera au Salon du livre de Montréal, à Place Bonaventure, le 18 novembre, à 19h. Le livre de 188 pages est également disponible sur son site web fridaanbar.com.

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