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Différents comme toi

Photo: Isabelle Bergeron/Métro Média

«Les cerveaux des autistes et des neurotypiques sont différents, mais tout aussi bons». Voilà le message que véhicule le court-métrage Je suis comme toi réalisé par huit élèves vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) de l’école Beau-Séjour, à Saint-Laurent. Ils étaient réunis dans le gymnase pour le tapis rouge, le 11 mai, devant une foule de parents émus.

«C’est vraiment un super projet. Ça fait comprendre aux gens que ce sont des personnes comme les autres et que nous sommes tous différents à notre façon. Ils ont fait ressortir les forces que les enfants autistes peuvent avoir», explique Tina Tarakejian, présente pour applaudir son fils Avedis âgé de 11 ans.

À l’instar de ses compagnons de classe, Avedis présentait dans le court-métrage de 13 minutes une personnalité devenue célèbre grâce à un talent exceptionnel. Étant un passionné des animaux, c’est l’histoire de Temple Grandin, une docteure et spécialiste des sciences animales à l’Université du Colorado, qui l’a le plus interpellé.

«Les élèves devaient choisir parmi les personnages qu’on leur a présentés, environ 12, et trouver un point commun avec cette personne tout en faisant ressortir leurs forces», mentionne l’enseignante du groupe, Jihane Laloud, qui se trouve derrière cette initiative.

Alors que certains optaient pour des artistes, comme le dessinateur à la mémoire photographique Stephen Wiltshire, la chanteuse Virginie Poirier ou l’humoriste Louis T, d’autres étaient plutôt interpellés par des sportifs comme le basketballeur Jason McElwain, reconnu pour avoir marqué 20 points en quatre minutes lors d’une joute décisive en 2006.

«Moi j’ai choisi Matt Savage parce qu’il fait du piano comme moi. J’en fais depuis six ans maintenant», souligne le jeune Jérémy Ohayon, 11 ans, alors qu’il attendait de défiler sur le tapis rouge.

Difficultés
En attente de la présentation finale, l’éducatrice spécialisée, Amélie Lemay-Caron, se remémorait le travail réalisé tout au long du mois d’avril. «Parfois, certains étaient découragés parce qu’ils avaient de la difficulté à faire leur partie. Je devais donc prendre le temps de les encourager, de leur redonner de l’estime», dit celle qui a travaillé étroitement avec les élèves pendant le tournage.

Cependant, les dernières semaines, ponctuées de hauts et de bas, en valaient la chandelle. C’est sous un tonnerre d’applaudissements que les jeunes comédiens ont salué leurs camarades des autres groupes après la projection du film.

Mois de l’autisme
Jihane Laloud a eu l’idée de lancer ce projet lorsqu’elle a réalisé à quel point l’autisme était mal compris par les enfants des classes dites «régulières».

«Un jour, un élève qui trouvait magnifique le dessin d’un petit garçon de ma classe m’a dit: c’est dommage que celui qui a fait le dessin soit dans une classe de TSA parce qu’il ne pourra jamais devenir un artiste», se souvient-elle.

Quelques jours après cette intervention, Mme Laloud a eu une conversation avec la directrice de l’école, Natascha Bacher, dans le cadre du mois de la sensibilisation à l’autisme, qui a lieu en avril. De cette rencontre est né le projet de court-métrage.

«Le vidéo a été présenté dans les autres classes, pour montrer que les enfants autistes avaient de grandes forces. Il y a eu beaucoup de réactions positives de la part des élèves, souligne Mme Laloud. On a senti que ce vidéo leur a fait voir l’autisme d’une autre façon.»

L’enseignante, qui travaille à l’école Beau-Séjour depuis le début de l’année scolaire, souhaite définitivement répéter l’expérience l’an prochain avec les nouveaux écoliers qui se joindront à sa classe.

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