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Statistiques électorales

Pour la région de l’ouest de Montréal, c’est assurément le Parti libéral qui va l’emporter, selon Philippe J. Fournier. Photo: Charlotte Lopez | Métro Média

Les partis politiques sont très friands de sondages, surtout en campagne électorale. Mais encore faut-il savoir les interpréter. Philippe J. Fournier, un professeur au département de physique du Cégep de Saint-Laurent, consacre une bonne partie de son temps libre au site Qc125.com, un modèle statistique de projection électorale qu’il a créé il y a un peu plus d’un an en se basant sur des données démographiques et les intentions de vote.

Aussi chercheur en astrophysique et diplômé de science politique, M. Fournier est tombé «par accident» dans ce modèle. «En pratiquant la programmation informatique, j’ai appris de nouveaux algorithmes et j’ai voulu commencer à faire des tests sur nos modes de scrutin, en analysant objectivement et avec des arguments chiffrés les sondages et la démographie», explique-t-il.

Il a ainsi passé de nombreuses nuits blanches à peaufiner et travailler un modèle qui fonctionnerait avec les élections passées. «Le passé n’est pas toujours garant du futur, mais il l’est quand même souvent, souligne le professeur. Il y a des tendances électorales et démographiques au Québec qui ne mentent pas, jusqu’à preuve du contraire.»

Lancé en janvier 2017, le site Internet a réellement commencé lors de la course à la mairie de Montréal. M. Fournier analysait alors des sondages qui montraient la progression de Valérie Plante et la chute graduelle de Denis Coderre.

«Les médias traditionnels à Montréal et au Québec ont été très frileux de publier des sondages. Il y en a eu quatre pendant toute la campagne municipale et les trois premiers étaient de moi», lance le chercheur.

Portrait

Avec les données disponibles des recensements canadiens, il a analysé les résultats des élections des 20 dernières années. Il a aussi regardé la progression du vote libéral, adéquiste puis caquiste, et bien sûr péquiste.

Il a ainsi pu constater les forces et les faiblesses géographiques et démographiques de chacun des partis, lui permettant ainsi de faire un portrait actuel de l’électorat québécois, avec une marge d’erreur –ou intervalle de confiance– de 5 à 6%.

«En regardant la variation du vote dans chaque circonscription, d’élection en élection, et en comparant ce vote-là avec ceux national et régional, on voit que les tendances sont quand même toujours les mêmes», commente celui qui utilise la méthode de la première approximation.

Cette méthode consiste à regarder l’écart entre une circonscription et le vote national. Ensuite, la région par rapport à la circonscription, puis la région par rapport au vote national.

«Le Québec fonctionne par vague. Le niveau de l’eau est différent pour chaque parti, mais les vagues restent les mêmes. En les examinant, on peut les comparer à ce que les sondages disaient à l’époque», commente celui qui a espoir de faire une analyse non partisane et chiffrée.

Prévision 2018

Philippe J. Fournier est confiant dans ses projections des prochaines élections du 1er octobre. «Ma méthode a bien fonctionné pour les élections en Ontario, en juin. J’ai correctement identifié 111 gagnants sur 124 et dans les 13 ratés, il y en avait 11 dans l’intervalle de confiance», assure-t-il.

Pour la région de l’ouest de Montréal, qui compte 13 circonscriptions, c’est assurément le Parti libéral (PLQ) qui va l’emporter, selon lui, avec 56,7% des intentions de vote en date du 28 juin.

«L’ouest est un château fort libéral. Ces électeurs votent pour leurs intérêts et ils ne voient pas le Parti québécois (PQ) comme défenseur de leurs intérêts. Il y a une petite montée de la Coalition avenir Québec (CAQ) envers les non-francophones, mais je ne sais pas à quel point c’est solide», souligne-t-il.

Fournier pense que la CAQ a cependant plus à gagner à charmer l’électorat francophone rural, plutôt que d’essayer d’attirer les anglophones de Montréal.

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