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Yohanna Cyr, disparue depuis 40 ans à Saint-Laurent

Liliane Cyr, mère de Yohanna Photo: Les Nouvelles Saint-Laurent News/Isabelle Bergeron

Il y a quarante ans, jour pour jour, une enfant de 18 mois disparaissait sans laisser de trace à Saint-Laurent. Depuis le 15 août 1978, Yohanna Cyr n’a pas été retrouvée et son dossier demeure ouvert.

Sa mère, Liliane Cyr, n’est pas prête à baisser les bras. Il y a quatre décennies, alors qu’elle résidait à Saint-Laurent avec Yohanna et son conjoint, elle confie sa fille à celui-ci lors d’une absence. À son retour, Yohanna a disparu.

Elle a d’abord tenté de la trouver aux États-Unis, où son conjoint disait l’avoir emmenée. Ce dernier a ensuite affirmé que l’enfant s’était noyée dans son bain et qu’il l’avait enterrée. L’homme a été acquitté, faute de preuves.

Enquête
L’enquête a exploré plusieurs pistes au cours des dernières années. En 2014, des recherches ont lieu dans le stationnement du Centre des loisirs. Un témoin avait rapporté avoir vu un homme sortir avec une boîte métallique de l’immeuble où habitait Mme Cyr, le soir de la disparition de Yohanna. L’excavation s’est finalement avérée vaine.

Deux ans plus tard, une Américaine se manifestait, croyant être Yohanna Cyr. Le test ADN s’est somme toute révélé négatif.

«Il y a eu un autre signalement quelques semaines après, mais il avait été jugé non fondé», rapporte la directrice du Réseau Enfants-Retour, Pina Arcamone.

Depuis 2014, aucun nouvel élément d’enquête n’est apparu.

«Plus le temps avance, plus c’est difficile, précise le commandant du poste de quartier (PDQ) 7 du Service de police de la Ville de Montréal, Cédric Couture. Mais, parfois, ça prend seulement un bon témoin.»

Une sergente-détective est affectée à ce dossier. En cas d’éléments nouveaux, des effectifs viendront la supporter.

Le commandant invite les témoins dans ce dossier à faire part de leurs souvenirs. Tout indice, aussi petit soit-il, peut permettre de redéclencher l’enquête.

Pour communiquer de l’information, il est possible de se présenter au PDQ 7 (1761, rue Grenet) ou d’appeler de manière confidentielle le Réseau Enfants-Retour au 514 843-4333. La famille administre la page Facebook Retrouver Yohanna cyr.

Lettre de Lilianne Cyr à sa fille, Yohanna

Liliane Cyr (Les Nouvelles Saint-Laurent News/Isabelle Bergeron)

«Bonsoir ma fille,

Je suis toujours sans nouvelle de toi, toujours dans le néant, toujours à me poser des questions depuis presque 40 ans. En nombre de jours, ça représente 14 595 jours. Mais où es-tu? Pourquoi on ne te retrouve pas? Je me demande toujours ce qui est vraiment arrivé le 15 août 1978.

C’est tellement difficile de vivre cette attente année après année, et j’essaye de ne jamais perdre espoir, mais ça marque notre vie quotidienne et ça laisse des plaies ouvertes qui ne guérissent pas. C’est un calvaire que l’on ne souhaite à personne.

Voici quelques-uns de mes souvenirs de toi que je n’oublierais jamais:
Ta naissance; 3 jours de contraction, une belle fille toute potelée de 7 lb et 11. Bébé tranquille, plein de cheveux frisés, j’aimais les peigner pour faire une belle boule afro, c’était mon rayon de soleil, un bébé toujours de bonne humeur, qui souriait toujours, autant sous la pluie que sous la neige, on allait dehors en poussette, en traîneau ou en marchant, au parc ou juste sur la rue. Ta première dent à 6 mois, tes premiers pas sans aide à 8 mois. Ton premier chien; un bébé husky, c’était plaisant de vous voir tous les deux. La première sortie à La Ronde, que de plaisir avec toi et Julie ta cousine. Sans oublier le jour où on est allé à Place Alexis Nihon, on a fait une jolie photo de toi dans un cadre antique et que ta poussette venait de casser et qu’on a trouvé 200 dollars parterre qui ont servi à magasiner juste pour toi. L’heure des repas jamais difficile avec toi; tu aimais tout. Que dire de la musique, ta chanson italienne préférée 5353456, t’entendre chanter dans ton bain le soir. Tes expressions. Quand je t’avais apporté une grosse grenouille de New York et ton ensemble beige, il te faisait trop bien. Mon dieu, ton premier Noël par le fait même, le seul que j’ai eu la joie de t’avoir avec moi et toute ma famille. On attendait que tu te réveilles pour ouvrir les cadeaux. Oui est arrivé l’été 1978, ça a été mon dernier été avec toi remplie de joie et de fun jusqu’en août où tu es disparue. Je t’ai eu avec moi seulement 18 mois et maintenant 40 ans à me demander où tu es.

Je t’aime Yohanna et souhaite du plus profond de mon cœur que tu entendes mon appel et reviennes parmi nous.

On t’attend xxx»

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