Soutenez

Cinq ans d’attente pour un logement social à Saint-Laurent

Photo: TC Media/Isabelle Bergeron

Plus de 1150 ménages sont en attente d’un logement social à Saint-Laurent, un arrondissement qui n’a vu aucune mise en chantier de logements sociaux depuis 2008. Pendant ce temps, la construction de condos et de maisons unifamiliales, elle, est florissante.

À Saint-Laurent, 917 familles et 239 personnes âgées étaient inscrites sur la liste d’attente pour un logement social en date du 30 octobre 2014.

Certaines d’entre elles devront attendre plus de cinq ans avant de pouvoir enfin emménager et voir la lumière au bout du tunnel.

«Le temps d’attente moyen est de quatre ans pour les personnes âgées et de cinq ans pour les familles, indique Nicole Halpert, chargée de communication à l’Office municipal d’habitation de Montréal (OHMH). Certaines familles devront toutefois attendre encore plus longtemps en raison du nombre restreint de logements avec plusieurs chambres à coucher.»

L’arrondissement ne compte actuellement que 943 logements communautaires et sociaux. Ce nombre représente seulement 5 % des unités locatifs, ce qui est nettement moindre que les proportions observées à l’échelle de la ville de Montréal, où le taux est de 10,8 %.

De nouveaux logements dans 15 ans

En 2013, l’arrondissement de Saint-Laurent a exigé que les promoteurs qui œuvrent au développement de la Phase 4 du projet Bois-Franc s’engagent à construire, dans un délai de quinze ans, environ 1200 unités de logement.

De ces derniers, un minimum de 12 % de la superficie de plancher résidentielle totale sera occupé par des logements sociaux et communautaires. 12 % des unités résidentielles privées devront également être vendues ou louées en unités de logements abordables. Ceci devrait correspondre à environ 144 unités, «ce qui est loin d’être suffisant», selon Maria Vasquez, coordonnatrice au Comité logement Saint-Laurent.

Mme Vasquez explique que depuis la fondation de l’organisme en 2011, la demande pour les logements sociaux ne cesse d’augmenter.

«On reçoit beaucoup de demandes de la part de familles nombreuses, de personnes âgées seules et de mères monoparentales. On oublie souvent qu’il y a des gens moins bien nantis à Saint-Laurent. C’est une population souvent marginalisée et laissée de côté.»

Boom immobilier

Pourtant, Saint-Laurent a connu une explosion au niveau des mises en chantiers résidentielles depuis 2002, et particulièrement dans les sept dernières années avec le développement, entre autres, du quartier résidentiel Bois-Francs.

Par contre, selon un document fourni par le Regroupement des Organismes du Montréal Ethnique pour le Logement (ROMEL), ce sont principalement des maisons unifamiliales haut de gamme ainsi que des condominiums de luxe qui ont été construits, faisant grimper les coûts liés au logement de façon disproportionnée à Saint-Laurent.

Selon l’OHMH, le parc locatif est inadapté aux caractéristiques sociodémographiques et aux besoins des Laurentiens.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.