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Une seule nutritionniste pour le CSSS

Photo: Archives TC Media

Même si les Laurentiens pèsent de plus en plus lourd sur la balance, les programmes de soutien à la nutrition des CLSC, eux, n’ont pas été revus à la hausse.

Pour consulter une spécialiste de la gestion de poids, il faut s’armer de patience. Les personnes en situation de surpoids doivent attendre plusieurs semaines avant d’obtenir un rendez-vous.

C’est qu’il n’y a qu’une seule nutritionniste qui dessert l’ensemble du territoire du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Bordeaux-Cartierville–Saint-Laurent, et ce malgré le fait qu’une personne du secteur sur deux souffre de surpoids.

Le CSSS offre deux programmes distincts pour ceux qui aimeraient entreprendre une démarche pour corriger un problème d’embonpoint ou d’obésité.

Le premier, le Centre d’éducation pour la santé (CES), est un programme de prévention et de sensibilisation aux saines habitudes de vie. En moyenne, ses usagers bénéficient de trois rencontres avec une nutritionniste.

Le deuxième programme, Choisir de maigrir, lui, est une démarche qui dure plus de trois mois.

«On n’a qu’une seule nutritionniste rattachée à ces services-là, explique Danielle Thériault, adjointe à la direction de la prévention, des services généraux et spécifiques. Les autres nutritionnistes travaillent par exemple au niveau de la périnatalité (…) ou avec la clientèle hébergée.»

Le CES – le seul programme offert à l’ensemble de la population adulte – a accueilli 94 participants en 2013-2014, contre 118 en 2012-2013. Le temps d’attente pour un premier rendez-vous peut osciller aux alentours d’un mois, selon France Tremblay, conseillère cadre en santé publique CSSS.

«Les médecins connaissent ce service. Ils peuvent référer les patients, mais ce n’est pas nécessaire. Quand nous recevons une référence, l’éducatrice tente de rejoindre la personne, mais ce sont les mêmes délais», explique-t-elle. Les participants peuvent également être dirigés vers des nutritionnistes dans le secteur privé.

Les femmes et les enfants d’abord
Le programme Choisir de maigrir est réservé uniquement aux femmes. Il vise à améliorer l’image corporelle des participantes. Il n’a accueilli que 15 femmes l’an dernier.

Des programmes sont également offerts pour les enfants – dans les écoles par exemple – afin de mieux les éduquer.

«L’accent est mis sur les jeunes – je ne dis pas qu’il ne faut pas s’occuper des adultes – mais les habitudes de vie que l’on prend jeune on les garde plus tard», argue Danielle Thériault.

Des ressources qui stagnent
La mesure du tour de taille du secteur n’est pas encourageante. Les chiffres de l’enquête TOPO 2012 menée par la Direction de la santé publique démontrent que sur le territoire du CSSS Bordeaux-Cartierville – Saint-Laurent, 36% de la population souffrent d’embonpoint et 17,5% d’obésité.

Malgré ces chiffres inquiétants, le CSSS dit ne pas tenir compte des spécificités locales lorsqu’il élabore ses programmes de prévention et de traitement du surpoids.

«Comme la plupart de nos programmes, ils sont élaborés à partir d’un constat national ou régional. C’est là que les programmes se définissent», explique Mme Thériault.

La DSP affirme que le surpoids est un problème de société qui mérite d’être adressé.

«Ce sont les CSSS qui décident de leurs priorités et c’est à eux de juger ce qu’est une priorité. Ils doivent aussi tenir compte de d’autres réalités, comme leurs ressources humaines ou financières», explique une porte-parole de la DSP.

Selon elle, les CSSS doivent tenir compte des données publiées lors de l’enquête TOPO 2012 dans l’élaboration de leurs politiques.

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