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Jeunes sans-abri: deux ans d’attente pour un logement supervisé

Sébastien Lanouette Photo: Tc Media /Anne-Frédérique Hébert-Dolbec

Chaque année, de plus en plus de jeunes se retrouvent à la rue. Pendant ce temps, les ressources stagnent. Ressources Jeunesse de Saint-Laurent (RJSL), un organisme qui offre de l’hébergement aux jeunes de la rue, a vu sa liste d’attente pour une place dans un logement supervisé doubler en 2013.

«C’est du jamais vu, s’exclame Sébastien Lanouette, directeur général de RJSL. Depuis octobre, l’attente pour obtenir l’un de nos 34 logements est passée à deux ans. En 2012, le délai était d’un an. »

Les appartements supervisés de RJSL offre un hébergement pouvant aller jusqu’à trois ans, et ce, pour une personne de 18 à 25 ans qui est dans une démarche personnelle active (travail, formation…) afin de maintenir ses efforts d’autonomie sociale. Bien que les jeunes soient responsables de leur appartement, de leurs achats et de leur alimentation, un soutien psychosocial leur est offert en tout temps.

Impossible de chiffrer le nombre de demandes reçues annuellement pour ce type de logement, mais M. Lanouette est catégorique: la demande pour les ressources en itinérance jeunesse est à la hausse.

«C’est toujours vraiment difficile de refuser un jeune. On essaie de le rediriger vers d’autres ressources d’hébergement, vers des refuges…Mais ultimement, certains finissent par se retrouver à la rue.»

Services de première ligne
En plus des logements supervisés, RJSL accueille plusieurs adolescents et jeunes adultes de 16 à 22 ans dans sa maison d’hébergement temporaire.

Ici, onze jeunes sont réunis sous le même toit. Ils reçoivent des sersives psychosociaux sous la forme d’ateliers et de rencontres individuelles avec un intervenant. Les séjours durent entre un jour et six mois. En 2013-2014, 57 jeunes ont été accueillis. Mais encore une fois, plusieurs démunis se sont vu refuser l’entrée, faute d’espace.

«Nous recevons en moyenne entre 3 et 4 appels par semaine pour la maison d’hébergement, indique M. Lanouette. La plupart du temps, c’est plein. Lorsqu’on a de la place, nous devons faire face à un processus de sélection difficile. Nous évaluons les priorités, comme l’urgence du besoin. On pense aussi à la synergie avec le groupe déjà en place.»

Les jeunes pris en charge par RJSL doivent aussi démontrer qu’ils sont prêts à entreprendre une démarche afin de stabiliser leur vie. Les objectifs peuvent varier, de l’obtention de papiers officiels, au retour aux études ou à la recherche active d’emploi.

5000 jeunes se butent à une porte fermée
Partout au Québec, le phénomène de l’itinérance jeunesse est à la hausse depuis les années 90. Pendant ce temps, les refus dans les maisons d’hébergement se multiplient.

Actuellement au nombre de 30, réparties dans onze régions du Québec, les Auberges du cœur dont fait partie RJSL hébergent chaque année plus de 2,500 jeunes entre 12 et 30 ans, et doivent en refuser 5000 autres, généralement faute de places. Ces chiffres ne reflètent qu’une partie des besoins des jeunes itinérants ou à risque de le devenir, puisque que le Regroupement est absent de plusieurs territoires de la province.

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