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Quitter Saint-Laurent pour se trouver un emploi en région

À défaut de trouver des emplois à Saint-Laurent, une dizaine de travailleurs issus de l’immigration iront s’installer dans la région de Lotbinière, à deux heures trente de Montréal.

Techniciens agricole, soudeurs, spécialistes du bois-franc, tous étaient les bienvenus. Au total, 350 chercheurs d’emploi, dont 90% sont issus de l’immigration, ont déposé leur CV pour participer au projet mené conjointement par les CJE Saint-Laurent et Lotbinière et financé par les cinq entreprises participantes de la région de Chaudières-Appalaches.

Les dix candidats retenus n’auront d’autre choix que de quitter leur arrondissement de 100 000 habitants pour s’installer dans une municipalité d’un peu plus de 1000 habitants.

Changement de cap
«Ce n’est pas facile dans le milieu de l’emploi en ce moment, mais ici il y a plusieurs opportunités», assure Chantale Pelletier, responsable des ressources humaines chez Bibby-Ste-Croix, l’une des entreprises participantes.

C’est ainsi que le Centre Jeunesse Emploi de Lotbinière a décidé de faire appel au CJE de Saint-Laurent pour trouver de la main d’œuvre qualifiée, mais sans emploi, qui ne voit pas de problème à quitter le mode de vie urbain.

«Plusieurs personnes qualifiées ne trouvent pas de boulot dans la grande région de Montréal, alors c’est une belle opportunité», explique Catherine Dupré, coordonnatrice administrative au CJE Saint-Laurent.

«Je ne suis pas un citadin, mais essayer de trouver un boulot en région, tout seul, ce n’est pas facile», explique Oussama Mahi, qui souhaitait faire le saut en région depuis longtemps.

Au Québec depuis 2007, il a récemment perdu son boulot, «je ne connais pas encore Lotbinière, mais je désire m’y installer pour un bon moment».

Un coup de main
Pour ces candidats, il y aura donc le nouveau boulot, mais aussi le nouveau milieu de vie et le réseau limité.

Les CJE aideront les candidats à se loger, à découvrir la région et à se créer un nouveau réseau.

«Nous devons nous assurer qu’ils s’intègrent bien pour qu’ils restent», souligne Mme Dupré.

Lorsque les travailleurs immigrants réussissent leur intégration, «ils s’installent généralement dans les entreprises pour plusieurs années. Ils sont très stables, mais aussi travaillants. À long terme, ils motivent même d’autres travailleurs à faire davantage d’efforts», précise Mme Pelletier.

La situation particulière de Lotbinière
Judith Riopel, agente de développement au CJE Lotbinière, indique que le manque de main d’œuvre est important dans le secteur, où le taux de chômage est la moitié de celui de Saint-Laurent.

«Nous nous tournons vers le CJE Saint-Laurent parce que notre bassin de population n’est pas suffisant. Le taux de chômage est à 5.4% dans la région, nous sommes pratiquement en situation de plein emploi», explique-t-elle.

Une collaboration qui date
L’association entre Lotbinière et Saint-Laurent peut sembler surprenante, mais pourtant, il y a dix ans, les deux organismes travaillaient déjà de pair.

«Nous avons fait le projet Des romains chez les Gaulois qui avait pour but de faire travailler 20 jeunes montréalais dans les régions de Lotbinière et du Lac St-Jean sur une période d’un an», explique Marc Grignon, directeur du CJE Saint-Laurent.

Le projet pilote actuel, a toujours pour but de promouvoir les régions et de faciliter l’intégration sociale et professionnelle des Montréalais, mais d’une facon plus permanente.

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