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Le directeur du CJE Saint-Laurent inquiet

Photo: Collaboration spéciale

En ce 1er avril, le Carrefour jeunesse emploi de Saint-Laurent change de mandat. Désormais, l’équipe du CJE devra prioriser les prestataires d’aide sociale, qui devront représenter 60% de sa clientèle.

Le directeur du CJE Saint-Laurent, Marc Grignon, se dit heureux que les 109 CJE du Québec aient survécu «à cette grosse tempête» de négociations avec le gouvernement, mais il s’inquiète des impacts qu’aura cette nouvelle mesure imposée par Québec.

«C’est l’incertitude totale, nous sommes en période d’adaptation», souligne la coordonnatrice administrative au CJE Saint-Laurent, Catherine Dupré.

Un virage inquiétant
«L’année dernière, il n’y a que 12% de prestataires de l’aide sociale qui ont fait appel à nous et c’était parce qu’ils le voulaient bien. Dorénavant, ils devront prendre beaucoup de place et ils ne voudront pas nécessairement être là», s’inquiète-t-il.

M. Grignon précise que le gouvernement entend faire de la pression, auprès des 16 à 35 ans, prestataires de l’aide sociale et de l’assurance-emploi, pour les inciter à faire appel aux CJE.

Le directeur s’inquiète aussi que ce soit moins facile pour les jeunes décrocheurs et diplômés d’avoir recours aux services du CJE, «puisque les jeunes devront dorénavant s’adresser au centre local d’emploi (CLE) pour s’assurer de leur admissibilité au CJE».

Alors qu’auparavant, les jeunes pouvaient s’adresser au CJE directement.

C’est également la section régionale de Montréal d’Emploi-Québec qui imposera ses objectifs sur l’île de Montréal. Des objectifs montréalais qui ne correspondent pas nécessairement à ceux de Saint-Laurent.

À chaque CJE sa mission
«Nos priorités, c’était les immigrants et surtout, les femmes issues de l’immigration, les jeunes à risque de décrochage scolaire, les sans chèques [sans revenu] et les anglophones, mais nous n’avons plus le choix de nous plier aux désirs d’Emploi-Québec et de modifier nos orientations», précise le directeur.

L’année dernière les étudiants appelés «les sans chèques», ceux qui terminent leurs études et qui ne trouvent pas nécessairement d’emploi, constituaient 64% de la clientèle qui faisait appel au CJE.

«Ce sont des jeunes qui ne coutent rien à la société et ils sont vulnérables puisqu’ils sont sans revenu. Il faut les intégrer rapidement et on risque de ne plus avoir le temps», s’inquiète-t-il.

Un peu d’optimisme
Bien que le CJE doive conjuguer avec cette nouvelle entente avec Emploi Québec, il désire se faire rassurant.
«Les jeunes pensent déjà qu’ils ne peuvent plus venir nous voir, il faut qu’ils comprennent que ce n’est pas le cas», précise M. Grignon.

Le CJE, dans une lettre envoyée le 1er avril, adressée aux jeunes et jeunes adultes de Saint-Laurent, indiquait que «le CJE est toujours ouvert et prêt à t’accompagner. Malgré les rumeurs et les changements imposés par le gouvernement du Québec, nous sommes toujours là pour toi».

Une lettre qui se terminait sur l’énoncé de sa nouvelle mission: «chose certaine, si tu as 35 ans ou moins et que tu es prestataire de l’assurance-emploi ou de l’aide de dernier recours, tu peux obtenir notre aide».

Le CJE de Saint-Laurent, qui existe depuis 14 ans, a rencontré près de 14 000 jeunes et jeunes-adultes, dont 4 900 ont réalisé une démarche complète.

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