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La tribune du commandant: démystifier le travail policier

L'agent sociocommunautaire Pierre Fauchier et le commandant du poste de quartier 7 Daniel Farias. Photo: François Lemieux/TC Media

Il est un peu avant 19h, mercredi soir, au centre communautaire Bon Courage, rue Place Benoît, à Saint-Laurent. Cinq agents du poste de quartier 7 du Service de Police de Montréal (SPVM) arrivent sur place pour faire de la prévention auprès de la population laurentienne et, surtout, pour nouer des liens avec elle.

La Tribune du commandant, une activité mensuelle du SPVM se déplace chaque mois dans un nouveau quartier. Ce mois-ci, elle est dans le Sud-est, un quartier particulièrement métissé.

Alors que TC Media est sur place, près de 20 résidents répondent à l’appel de l’agent sociocommunautaire Pierre Fauchier et du commandant Daniel Farias.

La foule y est assez bigarrée : des femmes, des hommes, des aînés, une anglophone, une amérindienne, des musulmans, des personnes à la peau noire; c’est à l’image de l’arrondissement, un territoire où plus de 50% des résidents sont nés dans un autre pays.

«Il y a des gens qui arrivent d’un peu partout à travers le monde. Des endroits où la police n’a pas nécessairement aussi bonne réputation que les policiers ici à Montréal. Ça fait en sorte qu’on doit faire preuve d’une plus grande ouverture et aussi d’une plus grande compréhension parce que ces gens-là des fois ont vécu une certaine répression policière alors il faut s’attendre à une certaine réticence ou résistance de leur part à notre endroit», affirme le commandant Farias.

Pour les gens venus d’ailleurs, il arrive en effet que la méfiance puisse miner leur relation avec les policiers.

«La police c’est un corps qui fait tellement peur. À chaque fois qu’on va vers eux, c’est comme s’il y avait un problème. Donc, quand on les rencontre comme ça dans un cas plus amical où il y a plus d’échanges, on est plus confiants. On a envie de communiquer. Des échanges avec la communauté c’est toujours très bien parce que ça permet de voir que ce sont des hommes ordinaires et qu’ils sont à notre écoute aussi», raconte Delphine Ngadeu.

Prévention

Même si l’objectif principal est de tisser des liens avec les citoyens, la séance d’information a aussi pour but de permettre aux agents de divulguer de l’information sur les méthodes et le modus operandi des criminels.

On parle de vol de bijoux, de sécurité routière, de violence conjugale, de Facebook, de pédophilie… L’agent Fauchier discute de fraude téléphonique et en ligne. Il parle d’une technique de vol à la mode en ce moment aux alentours des banques.

Il parle ensuite d’une technique de diversion par laquelle les voleurs racontent à la victime qu’elle a une crevaison pour la faire sortir de son véhicule avant de la dérober. Malgré le sérieux du propos, l’ambiance dans la salle est relaxe.

«Au Pérou, les méthodes sont plus rapides (pour les vols)», rigole Jocelyne Dezien, une femme qui vient de passer 11 ans en Amérique du Sud. Elle n’est pas fâchée de revenir dans une juridiction où la police est à certains égards moins laxiste.

«Selon la mentalité péruvienne, il n’y a pas vraiment de contrôle pour l’heure limite à laquelle la musique peut être jouée. Si les voisins décident de faire une fête, ils peuvent le faire pendant trois jours consécutifs. C’était une ambiance qui était très difficile à vivre. Il y avait énormément de fêtes», mentionne-t-elle à TC Media.

Les questions fusent de toutes part sur le travail des policiers et sur comment obtenir de l’aide pour leurs problèmes. Une dame se plaint même des nids-de-poule. Même si certains se méprennent sur le mandat du SPVM, le but précis de la rencontre devient évident lorsqu’une résidente affirme qu’elle est contente de pouvoir enfin mettre un visage humain sur le SPVM.

«C’est pour se rapprocher des gens, connaître leurs préoccupations, leurs attentes, répondre aussi à leurs questionnements. Ça permet de démystifier le travail policier aussi. Il y a des gens qui nous posent des questions sur le travail policier. Ça permet de mettre un côté beaucoup plus humain au volet policier. La police ce n’est pas seulement le volet coercitif et punitif. C’est important que les gens sachent qu’on est là à leur service», affirme le commandant Farias.

Aïcha Fartas, elle, raconte qu’elle hésitera moins à appeler la police à l’avenir après avoir rencontré le SPVM.

«Quand je suis venue habiter à la Place Benoît, tout le monde m’a dit que c’était très dangereux. J’avais peur. Mais après j’ai commencé à voir la police chaque fois elle fait un tour alors je me sens plus en sécurité. Maintenant que j’ai parlé avec la police je me sens mieux. Je suis plus à l’aise si je dois les appeler», dit-elle.

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