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La magie du quidditch

Photo: François Lemieux/TC Media

Inventé en 2005 à l’Université du Vermont et issu de l’imaginaire de l’auteure des romans Harry Potter, J.K. Rowling, le quidditch est un sport relativement peu connu et souvent moqué. Malgré tout, le sport prend de l’ampleur en Amérique du Nord et en Europe, où plusieurs ligues se créent depuis. TC Media a appris qu’il y a de fortes chances que le cégep de Saint-Laurent se dote de sa première équipe à la rentrée.

Histoire de démystifier ce sport, je me suis rendu au parc Jarry mercredi soir pour un match amical à l’invitation de la Fédération québécoise du quidditch.

Au loin, je repère trois anneaux trônant à environ un mètre au-dessus du sol. Armé d’un simili-balai en plastique, je me préparais à participer à mon premier match de quidditch moldu (personne ne possédant pas de pouvoir magique), aussi connu sous le nom de quidditch au sol.

Moins d’une dizaine de personnes sont sur place. Ils attendent d’être au moins douze pour pouvoir commencer une partie. Certains ont des vrais balais entre les jambes. Pour s’échauffer, ils se lancent un ballon de volleyball.

Activité de geek ou sport ?
Je m’attends à rencontrer des fans finis d’Harry Potter. Avouons qu’il faut avoir un côté geek pour pratiquer un sport où on prétend voler sur un balai.

«Nous, on le voit comme un handicap. Au soccer, on ne peut pas utiliser les mains, au hockey on est sur des patins à glace… Nous, on a un bâton entre les jambes et donc une main qui ne sert qu’à le tenir», nous dit la présidente de la fédération, Emmanuelle Rheault.

Plusieurs de mes coéquipiers ont l’air de sportifs aguerris ayant le goût de relever un nouveau défi. Avec sa carrure, Julien Grenier, qui joue pour l’équipe de l’Université de Montréal, a plutôt l’air d’un joueur de football que d’un fan de J.K. Rowling. Il a d’ailleurs déjà joué au rugby pendant trois ans.

«Le quidditch est un mélange de plusieurs sports : handball, ballon-chasseur, un peu de soccer, football et rugby», avance-t-il.

Mais c’est tout de même accessible. Des joueurs des deux sexes et des enfants de moins de dix ans se joignent à nous.

Pas facile d’évoluer avec un balai entre les jambes. Je tombe à la renverse à plusieurs reprises, à court de souffle après seulement quelques minutes comme attaquant. Je ne suis pas le seul. Il y a des contacts légers mais le match reste amical.

Les règles
Le quidditch se joue à sept par équipe. Un gardien surveille les anneaux pendant que trois poursuiveurs (ou attaquants), tentent d’y faire passer un ballon de volleyball. Chaque «but» donne 10 points.

Deux cogneurs par équipe, qui font office de défenseurs comme au ballon-chasseur, essaient de lancer un ballon sur les poursuiveurs adverses pour les retirer du jeu temporairement.

S’ils sont touchés par le lancer du cogneur, les poursuiveurs en possession du ballon doivent le laisser tomber. Ainsi éliminé du jeu, les poursuiveurs doivent retourner toucher aux anneaux de leur équipe pour être en mesure de reprendre la partie.

Deux attrapeurs font leur entrée autour de la vingtième minute de jeu. Ceux-ci tentent d’attraper le vif d’or. Contrairement au quidditch de Poudlard, la balle dorée volante du film n’est qu’une simple balle insérée dans une chaussette attachée à l’arrière de la ceinture d’un joueur neutre.

Le match se termine lorsqu’un attrapeur prend possession du vif d’or, ce qui donne automatiquement 30 points.

La ligue universitaire au Québec compte trois équipes dont deux à McGill et une à l’Université de Montréal.

Les joueurs changent de position durant la partie. Je m’improvise gardien. Mon expérience au soccer ne m’a été d’aucune utilité puisque les attaquants adverses y allaient de feintes efficaces.

Tout le monde y trouve son compte et c’est là la beauté du quidditch : on peut y jouer, même pour la première fois, et y prendre plaisir. Au niveau collégial, même les novices sont acceptés.

«Pour les autres sports, comme au basketball, il faut avoir un parcours avancé pour pouvoir jouer dans l’équipe du collège. Alors que ce n’est pas nécessaire pour le quidditch. On prend tout le monde. On aime tout le monde. Tout le monde participe», mentionne Mme Rheault.

Malgré mes efforts et ceux de mes coéquipiers, nous avons subi la défaite. L’expérience, en pleine canicule, fut tout de même des plus enrichissantes.

Une équipe à Saint-Laurent en automne

La division collégiale se développe au Québec. La Fédération québécoise de quidditch espère se rendre à six équipes cette année.

Selon Emmanuelle Rheault, le projet d’équipe au cégep de Saint-Laurent est piloté par deux étudiantes qui jouaient pour celle du Vieux-Montréal l’an dernier. Il n’a pas été possible de rejoindre des responsables, mais Mme Rheault croit que le projet a de bonnes chances de se concrétiser.

«À la dernière session, la fédération est allée faire une petite séance à Saint-Laurent et poser des affiches pour montrer que ça s’en venait, dit-elle. Il semble vraiment y avoir une grande ouverture d’esprit dans ce collège donc d’après moi, ça va bien aller. On va vraiment en savoir plus lors de la première semaine d’école.»

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