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Droit à l’éducation gratuite pour les sans papiers

Photo: François Lemieux/TC Media

Alors que des milliers d’enfants s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école, des centaines de jeunes migrants sans papiers en sont quant à eux privés. C’est pourquoi le Collectif Éducation sans frontières a manifesté devant les locaux de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) sur Côte-Vertu, à Saint-Laurent mercredi, afin de réclamer l’éducation gratuite pour tous.

Le ministre de l’Éducation, François Blais, promet dans les prochaines semaines, des modifications à la loi sur l’instruction publique. Le collectif estime qu’il y a là une excellente occasion d’y enchâsser le droit à l’éducation gratuite pour les enfants étrangers dépourvu de titre de séjour en règle.

Il y aurait entre 300 et mille enfants clandestins d’âge primaire et secondaire au Québec. Mais leur dénombrement est difficile, il pourrait donc y en avoir beaucoup plus.

Irrégularités
Avec de nombreuses familles immigrantes sur son territoire, la CSMB aurait multiplié les irrégularités. «Ces derniers mois, nous avons recensé de nombreux problèmes: non-respect de la confidentialité, exigence de frais exorbitants (plus de 6000$ par enfant, par année), ignorance fréquente des mesures d’exemption, refus d’inscription», a mentionné le porte-parole du groupe de pression, Steve Baird.

Ce que nie la présidente de la commission scolaire, Diane Lamarche-Venne. «Il y a des cas où on exige des frais de scolarité mais on ne parle pas de sans-papiers. On parle des gens qui font le choix ouvertement de venir se scolariser ici, comme ça existe à l’université. J’ai une clientèle chinoise par exemple qui décide de venir se scolariser au Québec. Ces gens sont capables de payer, ils le font par choix», a-t-elle avancé, avouant tout de même qu’il y aurait peut-être un cas litigieux à l’heure actuelle.

Pour s’inscrire à la CSMB, des documents officiels d’immigration sont requis, et des droits de scolarité sont perçus lorsque l’élève n’a pas droit à la gratuité des services.
«On est souvent entre l’arbre et l’écorce. Il faut quand même faire tout en notre pouvoir pour obtenir les documents nécessaires, ce qu’on fait. On a soumis des dossiers pour raisons humanitaires au gouvernement et en général, on obtient gain de cause. Je vous assure qu’on ne mettra pas un enfant dans la rue», précise Mme Lamarche-Venne.

Peur
Le problème reste entier puisque la plupart des familles sans papier ne présentent tout simplement pas leur dossier à la CSMB de peur d’être dénoncées aux autorités.

«La CSMB n’a pas conscience de la réalité de terrain, de la multitude de ces familles-là. Ils n’ont pas de garantie de confidentialité», explique Anne Buisson, une des membres du collectif qui attend avec impatience les nouvelles mesures du gouvernement.

«Va-t-on donner accès à tous les enfants gratuitement? Va-t-on créer de nouvelles catégories? Va-t-on toujours demander des papiers? Il n’y a rien qui est clair. Ils auraient pu le faire avant. Concrètement, il y a des enfants qui vont rester chez eux demain matin», a dit Mme Buisson.

Sinon, bon nombre d’immigrés illégaux semblent se tourner vers les écoles privées religieuses pour assurer une éducation de qualité à leurs enfants.

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