Soutenez

Mouvements aériens en hausse: plus de bruit selon les résidents

Photo: Archives/TC Media

Les bons résultats d’Aéroports de Montréal (ADM) ne font pas que des heureux dans le voisinage de l’aéroport Montréal-Trudeau. Pour la première fois depuis quatre ans, les mouvements aériens sont en hausse, ce qui engendre plus de bruit sous les couloirs aériens à Saint-Laurent, selon certains citoyens.

Dans un rapport publié la semaine dernière, ADM révèle que les mouvements aériens sont en légère augmentation et ont atteint 232 648 décollages et atterrissages dans les deux aéroports de Montréal-Trudeau et Mirabel. Cela représente 1 982 de plus qu’en 2014.

Aéroports de Montréal justifie cette hausse par la présence de nouvelles destinations, comme le vol Montréal-Beijing, six fois par semaine. «Mais il s’agit aussi d’appareils qui sont plus récents, moins bruyants et plus écologiques», indique la directrice des relations médias d’ADM, Stéphanie Lepage.

Mme Lepage minimise aussi l’impact à Montréal-Trudeau, les chiffres s’appliquant aussi à l’aéroport de Mirabel. Cependant, le détail des mouvements aériens dans chaque aéroport n’est pas connu pour 2015.

Mesurer le bruit
Le directeur de Les Pollués de Montréal-Trudeau, Raymond Prince, dit avoir été «épeuré» par ce chiffre qui «était stable depuis 20 ans».

«Plus de mouvements d’aéronefs, c’est plus de bruit, tant qu’on n’a pas réglé le problème des niveaux d’altitude et qu’il n’y a pas de couvre-feu, réagit M. Prince. Je suis atterré de voir cette tendance.»

Les Pollués de Montréal-Trudeau, groupe citoyen qui s’est formé en 2013, a installé des stations de mesure du bruit un peu partout sur l’Île de Montréal, notamment à Saint-Laurent.

En août dernier, ADM contestait la fiabilité de ces capteurs alléguant que les micros installés ne seraient pas calibrés par des professionnels, n’auraient pas un niveau de précision requis par les standards nationaux.

De leur côté, Les Pollués de Montréal-Trudeau estiment que les capteurs installés par ADM aux abords immédiats de l’aéroport sont anciens et que la technologie a évolué. De plus, toujours selon le regroupement, ils ne mesureraient pas l’intensité du bruit au cœur des quartiers résidentiels.

L’année dernière, leur station de Saint-Laurent Est a enregistré des niveaux moyens équivalents (décibels pondérés à l’oreille humaine) supérieurs aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de juin à août.

Un niveau de bruit de plus de 55 dB(a) a été enregistré de jour et le soir et de plus de 45 dB(a) la nuit à l’été 2015.

Sur son site web, Aéroports de Montréal explique les avions font plus de bruit en été, car l’air est moins porteur et les avions montent moins vite.

Habiter sous un corridor
Un résident de Saint-Laurent, qui habite sous l’un des corridors d’approche de l’aéroport, sur la rue Saint-Germain, depuis huit ans, estime qu’il y a une hausse du trafic, surtout de la fréquence.

«Quand on a emménagé, c’était tolérable», indique Davis Desrosiers, qui précise qu’il «manquait de transparence sur la qualité de vie» quand il a acheté sa maison. Il ne comprend d’ailleurs pas pourquoi des permis de construire continuent d’être attribués sous ces corridors, dans le quartier Bois-Franc par exemple.

«Dans la cour, on ne s’entend plus, il faut arrêter de parler quand un avion nous survole. On le laisse passer et on peut reprendre la conversation après», explique-t-il.

Avec deux enfants en bas âge, l’insomnie liée au bruit est devenue tellement insupportable que M. Desrosiers souhaite vendre sa maison et déménager. «Mais ce n’est pas facile», puisque tous les potentiels acheteurs le questionnent sur le bruit des avions.

Il trouve que des actions simples pourraient être prises par l’aéroport, comme l’altitude des avions, qui passent très bas selon lui, et le choix des couloirs aériens, pour minimiser les impacts.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.