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Vive opposition contre l’abolition d’arrêts du Train de l’Est

Photo: Yves Provencher/Métro

«Je fulmine! C’est comme si on disait aux chauffeurs d’autobus de ne pas s’arrêter quand il y a seulement une ou deux personnes qui attendent à un arrêt. Ça n’a pas de bon sens», s’est indignée Chantal Rouleau, mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.

Comme l’arrondissement de Montréal-Nord et le parti Projet Montréal, la mairesse demande à l’Agence métropolitaine de transport de revoir sa décision d’abolir des arrêts du Train de l’Est aux gares d’Anjou et de Saint-Léonard–Montréal-Nord durant les heures de pointe.

Développement économique
La mairesse estime que cette décision va à l’encontre du développement économique. Elle misait sur le passage du train pour revitaliser le quartier industriel situé à proximité de la gare d’Anjou.

«L’AMT envoie un message contradictoire. On dit à la population: “prenez votre voiture parce que ce n’est pas certain que le train va passer”.»

Un point de vue que partage le directeur de l’aménagement urbain de Montréal-Nord, Hugues Chantal.

«Si on veut être sérieux dans le développement de ces quartiers en misant sur le train, il doit être l’équivalent d’un métro de surface», affirme-t-il.

Le directeur reste tout de même conciliant avec l’AMT, admettant que des ajustements sont normaux lors du lancement d’un projet d’une telle envergure. Il presse toutefois AMT de mettre en place des mesures alternatives efficaces.

La facture aux Montréalais
De son côté, la mairesse Rouleau refuse d’envisager des mesures alternatives pour le moment.

«Nous avons investi des millions de dollars dans le train, ce n’est pas pour que les gens utilisent des moyens alternatifs, soutient-elle. Nous payons déjà plus cher, mais on réduit nos services. 70% de la contribution financière du train provient des résidents de Montréal alors que le service est utilisé à 70% par les résidents de la couronne nord.»

«En plus, il y a deux de nos stations – Sauvé et Pointe-aux-Trembles – qui ne sont toujours pas ouvertes», ajoute le conseiller du parti Projet Montréal, Sylvain Ouellet.

D’après lui, la Ville de Montréal devrait réviser à la baisse sa contribution à l’AMT, qui est établie selon le nombre de départs et le nombre de gares desservies.

«Il y a une méthode de calcul qui s’applique, a-t-il insisté. Il y a une diminution du service alors il faudrait qu’un montant proportionnel soit retranché.»

Malgré la diminution de service, l’AMT compte toujours sur la contribution de 6,9M$ que lui verse la Ville de Montréal pour l’exploitation du Train de l’Est.

Peu de réaction pour St-Léonard et Anjou
À Saint-Léonard, le maire Michel Bissonnet s’est dit peu préoccupé par la situation.

«L’arrondissement se réserve le droit de réagir si des usagers de l’arrondissement lui communiquent des plaintes, mais continue plutôt à travailler pour la venue du métro et d’un service d’autobus rapides sur le boulevard Lacordaire. Pour nous, c’est ce qui est prioritaire pour l’instant.»

Même son de cloche du côté d’Anjou.

«Je ne vois pas d’impact ici», a affirmé le maire Luis Miranda.

(En collaboration avec Marie-Eve Shaffer)

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