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Une trentaine d’enseignants manifestent devant les bureaux de la CSPÎ

Photo: TC Media / Marie-Pier Gagné

«Inacceptable» et «décevant». Voilà les deux mots qu’ont scandés en cœur des membres du personnel enseignant et de soutien de la commission scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSPÎ), le soir du 15 avril, en réaction aux compressions du gouvernement Couillard en ce qui concerne l’éducation.

Réunis devant les locaux de la CSPÎ, à Pointe-aux-Trembles, pour interpeller le conseil des commissaires, les enseignants souhaitaient démontrer leur désaccord face aux mesures proposées par le gouvernement.

Pancartes, sifflets et trompettes à la main, ils espéraient que leur message soit porté plus haut par le conseil des commissaires.

Plus de tâches
Pour les manifestants, les compressions du dernier budget provincial, de l’ordre de 350 M$, «sont une trahison envers les employés» et affecteront directement les services aux élèves.

Ils ont dénoncé, entre autres, l’augmentation du nombre d’élèves par classe et la répartition des heures de travail de la semaine sur une base annuelle.

«Le message que le gouvernement envoie à la population, c’est qu’il se fout des jeunes, a exprimé l’enseignante Nancy Bouchard. Avec l’alourdissement de la tâche, on aura moins de temps et de services à offrir aux jeunes en difficulté. Il ne faut pas lâcher le morceau et continuer de dire que c’est inacceptable.»

Plusieurs autres professionnels ont souligné avoir déjà remarqué, ces dernières années, une diminution des services.

«Cela n’ira pas en s’améliorant. Je travaille dans le milieu depuis longtemps et je vois bien que la clientèle a de plus en plus de problèmes. Ce n’est pas en diminuant les services qu’on va assurer la réussite de nos jeunes», a affirmé Luc Gravel, enseignant suppléant dans plusieurs écoles de la CSPÎ.

«C’est inquiétant pour nos enfants. J’ai une petite fille et je me bats pour ses droits. Par-dessus tout, je veux qu’elle ait droit à une éducation de qualité», a continué Daniel Savard, enseignant en plomberie et chauffage, au Centre de formation professionnelle Daniel-Johnson, à Pointe-aux-Trembles.

Heures de travail gonflées
Le ministre de l’Éducation, François Blais, a aussi dévoilé, récemment, ses intentions de faire passer la semaine de travail des enseignants de 32 à 35 heures, sans ajustement salarial.

«Il ne comprend pas qu’on fait beaucoup plus d’heures que cela, continue M. Savard. En plus, le gouvernement nous propose une augmentation salariale de 3% sur 5 ans. C’est ridicule, ça ne couvre même pas l’augmentation du coût de la vie.»

Plusieurs enseignants se sont aussi dits inquiets pour la relève. «Avec ces mesures, il y aura encore moins de gens intéressés à venir travailler dans le milieu de l’éducation. La baisse de relève que l’on connaît actuellement va aller en s’accentuant», ont souligné certains enseignants, découragés.

Le conseil des commissaires a affirmé avoir écouté les remarques faites par le personnel enseignant, promettant de transmettre le message aux personnes concernées.

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