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90 000$ pour «brancher» les PME de l’est de Montréal

Photo: Patrick Deschamps/TC Media

Les petites et moyennes entreprises (PME) de l’est de Montréal pourront se lancer plus facilement dans le monde du commerce électronique à compter de cet été. Au total, 400 entreprises, dont 200 cette année, pourront bénéficier du projet Branchons les PME de l’est de Montréal, qui vise à permettre aux commerçants du secteur de se doter d’une boutique en ligne.

D’une durée de deux ans, le projet cible les arrondissements de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Nord, Saint-Léonard, Anjou ainsi que la Ville de Montréal-Est.

Il bénéficie d’une subvention de près de 90 000 $ de la part de la Ville de Montréal, dans le cadre du programme PRAM-Est qui mise sur le développement économique de l’Est.

Une escouade d’environ dix stagiaires formée par l’organisme, visitera les différentes PME inscrites au programme afin de les accompagner dans la construction d’un site Web transactionnel.

«Les propriétaires seront jumelés à des stagiaires pendant une journée afin de les aider à démarrer leur boutique en ligne. On leur apprendra à personnaliser leur site, ajouter des options, rédiger des fiches de produits et surtout, on leur apprendra à gérer de façon autonome leur commerce en ligne», indique le porte-parole du projet, François Charron.

Une question de survie
Selon M. Charron, dans l’ère du 2.0, la vente de produits en ligne, est une question de survie pour les commerçants en général.

«De nos jours, ne pas offrir la possibilité à ses clients d’acquérir des produits sur le Web, c’est à peu près l’équivalent de ne pas éxister, dit-il. J’ai la ferme conviction qu’un commerce qui ne fait pas des efforts pour entrer dans la vague du commerce électronique, est condamné à fermer.»

L'équipe de stagiaires du projet Branchons les PME de l'est de Montréal.
L’équipe de stagiaires du projet Branchons les PME de l’est de Montréal.

En effet, selon une enquête réalisée par le CEFRIO, agence de recherche numérique, au Québec, les ventes en ligne augmentent de 20 à 25 % par année depuis les trois dernières années, alors que les ventes en magasin stagnent.

«Les commerçants qui ne sont pas en ligne perdent énormément d’argent. C’est pour cette raison que nous avons mis en place ce projet, pour les aider à être autonomes et pouvoir compétitionner avec des entreprises de partout dans le monde», ajoute M. Charron.


Un incontournable
Au Québec, seulement 8 % des PME détiennent un site Web transactionnel. Un chiffre qualifié de «désastreux» par Benoit Duguay, professeur titulaire du département d’études urbaines et touristiques et spécialiste du commerce électronique.

«Je ne suis pas propriétaire d’un commerce et je possède un site Web moi-même, dit-il. C’est un incontournable si l’on veut être accessible aux clients, mais surtout, si l’on veut se vendre au public.»

Il ajoute que la présence sur les réseaux sociaux et l’accessibilité à partir des différents dispositifs mobiles est tout aussi important.

«L’interactivité est clé de nos jours. Il faut non seulement savoir vendre ses produits sur le Web, mais il faut aussi avoir un échange avec ses clients. Il faut les écouter et répondre lorsqu’ils nous interpellent. C’est ça être accessible», dit-il.

Il considère que le projet en branle présentement à l’est de Montréal est une «bonne nouvelle» pour les PME du secteur.

«C’est une bonne nouvelle oui, mais il faut voir comment tout ça se déroule. Les ventes en ligne et les ventes en magasin son complémentaires, alors il faut mettre beaucoup d’efforts afin que tout porte fruit», conclut-il.

Près de 70 entreprises ont déjà contacté l’organisme Branchons les PME de l’est de Montréal. Parmi ces 70, une vingtaine ont déjà créé leur site Web. Les entreprises restantes sont présentement en processus de création.

Bonne nouvelle pour les commerçants
Au Québec, plus de 90 % des entreprises ne possèdent pas de site Web transactionnel. Parmi ces compagnies, on retrouve La Rouquine, boutique de chocolats belges et de cadeaux à Pointe-aux-Trembles . Sa propriétaire, Louise Courtemanche, aimerait pouvoir prendre part au projet de création de pages Internet orchestré par l’organisme Branchons les PME, de Montréal.

Mme Courtemanche confie qu’elle aurait aimé pouvoir bâtir une page Web pour son commerce dans le passé.

Louise Courtemanche, propriétaire de la boutique, La Rouquine.
Louise Courtemanche, propriétaire de la boutique, La Rouquine.

«J’aurai voulu le faire, mais c’est dispendieux et ça prend du temps, explique-t-elle. C’est difficile pour les petits commerçants comme nous qui n’avons pas nécessairement les connaissances nécessaires pour démarrer un projet comme celui-là.»

Mme Courtemanche qui a déjà été propriétaire de plusieurs commerces dans le quartier depuis une trentaine d’années, admet que son chiffre d’affaires a diminué au cours des dernières années.

«Les ventes en magasin ne cessent de diminuer. J’ai l’impression que mon commerce n’est pas très connu, alors j’aimerais pouvoir offrir mes produits en ligne. Je suis certaine que ça me donnerait un petit coup de pouce du côté des ventes.»

La commerçante qui est consciente de l’importance d’être présente sur le Web, administre du mieux qu’elle peut une page Facebook où elle tente de faire connaître ses produits.

«Ce n’est pas toujours facile car je dois m’occuper du magasin et que je ne sais toujours pas comment mettre en valeur ce que je vends sur les réseaux sociaux», conclut-elle.

Satisfait de la formation
Nicolas Perron, propriétaire de la boutique Fleur-O-Max à Pointe-aux-Trembles, fait partie de la vingtaine de petites et moyennes entreprises (PME) qui ont déjà créé leur site Web avec l’aide de l’un des stagiaires de Branchons les PME de l’est de Montréal.

Conscient de l’importance d’être sur le Web, il faisait affaire avec une compagnie internationale qui hébergeait son site au coût de 1500 $ par année.

«C’était très cher et très peu malléable. Je n’avais pas beaucoup d’options, c’était difficile de le personnaliser et faire des changements était compliqué. Je devais appeler à Toronto et faire la demande. Tout ça, parce que je n’avais pas les connaissances pour partir mon propre site.»

M. Perron qui débourse maintenant 15 $ par mois et qui gère maintenant sa page Internet, s’est dit satisfait de la formation qu’il a reçu lors de la visite du stagiaire de Branchons les PME.

«Ça s’est très bien passé. Je continue de construire mon site et d’ajouter des images. Il me reste encore beaucoup de choses à faire, mais je pense que ça va faire une différence quand tout sera prêt.»

M. Perron espère lancer son site d’ici le mois de septembre prochain.

 

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