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Feu vert à la transformation du Domaine Renaissance

Photo: Archives Métro

Le Domaine Renaissance, un complexe résidentiel qui a souffert de problèmes récurrents d’insalubrité, pourrait être chose du passé d’ici 12 ans. Le comité consultatif d’urbanisme (CCU) de Saint-Léonard a enfin donné le feu vert à un vaste projet immobilier qui prévoit notamment démolir une vingtaine d’immeubles et reloger des centaines de résidents.

Après avoir abandonné l’idée de rénover les lieux, le Groupe Mach propose de raser progressivement les immeubles comprenant 336 appartements et de bâtir neuf bâtiments de plus de 700 unités d’habitation, dont une coopérative de 195 logements sociaux.

Dans le cadre du projet, la rue Jean-Nicolet sera également prolongée afin de désenclaver le secteur.

Depuis plus de cinq ans, les membres du CCU planchent sur les plans du promoteur immobilier. Après plusieurs propositions de modifications, le comité s’est finalement dit satisfait du projet.

«Nous avons travaillé sur l’ensoleillement, le taux d’implantation, le nombre d’étages, l’aménagement paysager, etc. Nous voulions que tous les résidents aient les mêmes conditions. C’est mieux que ce qu’on aurait pu espérer», indique le conseiller de Ville et président du CCU, Dominic Perri, ajoutant que le problème d’insalubrité au Domaine Renaissance perdure depuis son arrivée au conseil de Saint-Léonard, en 1982.

«C’est un dossier qui nous préoccupe depuis de nombreuses années. Ce projet répondra à des besoins criants et permettra d’améliorer considérablement la qualité de vie des résidents, particulièrement des familles avec enfants», ajoute le maire d’arrondissement, Michel Bissonnet.

Dès l’automne, la recommandation formelle du CCU sera déposée.

L’arrondissement tiendra une consultation publique en octobre afin de présenter le projet à la population et recueillir leurs commentaires.

La construction
Lorsque le permis sera remis, le promoteur s’attaquera d’abord à la construction de la coopérative d’habitation.

«C’est important que ce soit la première phase, car nous devons avoir de la place pour déménager les résidents actuellement présents sur le site. Nous ne pouvons pas démolir un immeuble si des gens y résident toujours», fait valoir M. Perri.

Un plan d’action sera d’ailleurs élaboré afin d’encadrer le transfert des locataires.

«Nous voulons nous assurer que tout se fasse de façon respectueuse et sécuritaire sans aucune propagation d’insectes. Nous ne voulons pas que la problématique se déplace dans les nouveaux logements», soutient la conseillère d’arrondissement et présidente du comité de gouvernance de la Revitalisation urbaine intégrée Viau-Robert, Lili-Anne Tremblay.

«C’est une bonne nouvelle, mais il y a d’autres enjeux à venir, dont le déménagement des résidents sans diminution de leur qualité de vie», poursuit Catherine Boucher, responsable du déploiement de la RUI Viau-Robert à Concertation Saint-Léonard.

Selon les élus, le projet devrait se construire sur cinq à dix ans. Si le processus suit son cours sans opposition, le premier coup de pelle pourrait se réaliser au cours des deux prochaines années.

Une histoire avec un lourd passé
L’insalubrité liée à la présence d’insectes, de vermine et de moisissure ne date pas d’hier au Domaine Renaissance. Les élus se penchent sur le dossier depuis plus de trois décennies.

«Il y a eu beaucoup de problèmes et de changements de propriétaire. À la Ville, nous avons tenté de tout faire pour régler la situation, mais sans succès», reconnaît le conseiller Dominic Perri.

Après plusieurs propriétaires, le Groupe Mach achète le Domaine Renaissance en 2011. La collaboration avec celui-ci semble prometteuse. Ce dernier siège même sur un comité pour le développement du secteur.

«Le temps entre la plainte et le traitement est beaucoup plus rapide qu’avant. L’accompagnement des citoyens s’est également amélioré», reconnaît Catherine Boucher, responsable du déploiement de la RUI Viau-Robert à Concertation Saint-Léonard.

Malgré tout, les amendes et plaintes pour insalubrité se poursuivent.L’an dernier, les inspecteurs de la ville-centre ont remis plus de 2200 constats de non-conformité et des amendes d’une valeur totale de 200 000$ au Domaine Renaissance.

Selon le rapport «Montréal insalubre», publié l’an dernier par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), 500 000$ d’amendes ont été imposées au propriétaire du Domaine Renaissance entre 2007 et 2014, soit plus de 65% du montant total imposé à l’ensemble du parc immobilier de la métropole durant la même période.

«L’insalubrité ne sera pas enrayée tant qu’il restera des locataires dans l’actuel Domaine Renaissance», fait valoir Mme Boucher.

En 2010, la Direction de la santé publique avait conclu après inspection de plusieurs logements que «les problèmes d’infiltrations d’eau, de moisissures, de coquerelles et de souris ont contribué à l’apparition ou à l’aggravation de problèmes de santé respiratoire tels que la rhinite, l’asthme ou les infections respiratoires, dans près de 40% des logements visités.»

Les ménages du Domaine Renaissance sont composés en majorité de familles immigrantes, avec plusieurs enfants, ayant de faibles revenus.

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