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Charité et vêtements usagés : un marché convoité?

Depuis quelques mois, les boîtes de dons de vêtements usagés se sont multipliées sur le territoire léonardois, une situation qui préoccupe de plus en plus les organismes de bienfaisance, d’autant plus que plusieurs de celles-ci appartiennent à des organismes inexistants.

Dans un article paru en mai dernier, le Progrès Saint-Léonard se penchait sur la situation de la Fondation québécoise de la déficience intellectuelle (FQDI) et du Fond (sic) dédié au sport (FQDS) dont les boîtes de dons sont très similaires.

La collecte de vêtements usagés serait devenue au cours des dernières années un commerce intéressant pour des entrepreneurs montréalais. Selon plusieurs organismes contactés par le journal, ce sont des entreprises spécialisées dans l’exportation de biens d’occasion qui se cachent derrière certains prétendus organismes, fonds ou fondation qui installent des boîtes destinées à la cueillette d’articles usagés.

Actuellement, dans l’arrondissement de Saint-Léonard, trois types de boîtes soulèvent des questions auprès des organisations philanthropiques, soit celles appartenant au Fond (sic) québécois dédié au sport (FQDS), celles de la Fondation québécoise de la famille monoparentale (FQFM) et celles de l’Association des Généreux pour enfants handicapés.

En dénonçant ces cas, le responsable des communications de la FQDI, Alain Mongrain, dit ne pas viser l’obtention d’un monopole sur les dons de vêtements. Il souhaite que les citoyens soient sensibilisés et qu’ils sachent au profit de quelle cause ils remettent leurs objets et vêtements. Ensuite, chacun choisira où il désire déposer ses vêtements.

Un discours appuyé par la plupart des organismes dont la collecte de vêtements usagés représente une source de financement importante.

Le directeur-général de la Fondation des Grands frères et de Grandes sœurs du Québec, Jean Laberge, raconte avoir été approché par des entrepreneurs qui désiraient acheter des articles recueillis par l’organisme.

« Il y a des sous à faire, c’est certain. Beaucoup de gens nous appellent pour faire l’achat des vêtements qu’on collecte. Comme on ne peut pas tout leur vendre, ils ont décidé d’installer leurs propres boîtes », mentionne-t-il.

Même constation du côté de Chantale Desrosiers, directrice générale de l’Entraide diabétique du Québec. Au cours des dernières années, l’organisme a dû enlever plusieurs de ses boîtes de collecte, car les commerces avec lesquels elle avait établi un partenariat ont été approchés par des groupes qui offrent une compensation monétaire en échange de la location d’une partie du terrain pour l’installation de leur propre boîte.

La plupart des organisations philanthropique qui utilisent les boîtes de dons de vêtements les revendent à la tonne, notamment au Village des Valeurs et l’argent recueillie est ensuite utilisé pour les fins propres des organismes. Certains utilisent le principe de réinsertion sociale et vendent les vêtements dans leurs propres boutiques. D’autres, remettent les articles aux personnes dans le besoin.

Au Québec seulement, l’exportation d’articles de friperie a atteint une valeur de 9 292 158 $ selon les données de Statistiques Canada pour l’année 2011. Les exportations totales pour le Canada ont quant à elles une valeur de 180 386 869 $.

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