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Métro de surface: «On ne veut pas d’un train de banlieue, on en a déjà un»

L’Agence métropolitaine de transport (AMT) étudiera la possibilité de prolonger la ligne bleue en surface. Les usagers de l’Est pourraient donc ne pas profiter d’une ligne souterraine comme sur le reste du réseau.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, et le ministre des Transports, Robert Poëti, se sont rencontrés dernièrement et ont convenu qu’un métro de surface devrait être envisagé afin que la ligne bleue puisse se rendre à Saint-Léonard, jusqu’à Anjou.

La nouvelle a surpris le directeur général de la SDC Jean-Talon, Sylvain Tardif, qui croit qu’il ne s’agit pas là de la meilleure solution.

«C’est évident qu’on préférerait un métro sous terre, mentionne-t-il. Saint-Léonard n’a pas été conçu pour accueillir ce genre de train. Il n’y a pas tellement d’espace pour cela.»

Selon M. Tardif, la seule option serait de faire passer les rails tout près de l’autoroute 40. «Ce n’est pas ça qu’on veut. Les gens vont débarquer loin des services de proximité, ils vont devoir marcher un bon bout avant de s’y rendre. Il faut penser aux personnes âgées là-dedans, ce n’est pas logique.»

Pour le directeur général, l’utilité d’un train de surface serait quasi nulle. «Un métro serait beaucoup plus rapide et plus efficace. Un train de surface devrait s’arrêter ou ralentir souvent aux intersections, pour faire passer les voitures. On ne veut pas d’un train de banlieue, il y en a déjà un qui passe à Saint-Léonard.»

Le paysage changé semble aussi être une préoccupation, notamment pour les citoyens.

Coûts moins importants
Le seul avantage d’un métro hors terre, aux yeux de la SDC Jean-Talon, serait de minimiser les coûts de construction.

«Les spécialistes estiment qu’un métro de surface coûterait le tier d’un métro sous-terrain. C’est là où cela devient intéressant. Toutefois, ce n’est pas ça le besoin. Ça ne sert rien d’économiser pour quelque chose qui ne sera pas utilisé à son plein potentiel», continue M. Tardif.

«C’est bien que la Ville analyse comme il se doit les différentes options. Mais là, cela a assez duré, il faut passer aux choses sérieuses. Il faudrait qu’on arrête de spéculer et qu’on donne enfin le premier coup de pelle.»

Irréaliste, selon le maire d’Anjou
Le maire de l’arrondissement d’Anjou, Luis Miranda, estime pour sa part que cette option est «irréaliste».

«Il n’y a pas d’espace physique pour réaliser un tel aménagement sur les rues Jean-Talon ou encore Bélanger. Entre Langelier et Saint-Michel, il n’y a que deux voies de circulation. Je ne vois pas comment on pourrait en retrancher une pour un métro de surface. Enlever une partie du stationnement le long de Jean-Talon soulèvera la grogne des commerçants et des résidents du secteur», croit le magistrat angevin.

Invité à se prononcer sur le sujet, le maire de Saint-Léonard, Michel Bissonnet, a refusé de commenter.

(En collaboration avec Steve Caron et Marie-Eve Shaffer)

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