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Victime d’une crise cardiaque, il est sauvé par un gardien de parc

Photo: Marie-Pier Gagné / TC Media

Un résident de Saint-Léonard a survécu à une crise cardiaque grâce aux soins d’un gardien de parc, lors d’une fête de la Saint-Valentin, au parc Luigi-Pirandello.

C’est grâce aux bons réflexes du gardien du parc Giovanni Battista, 77 ans, que la vie d’un Léonardois a été sauvée, le 11 février. L’incident s’est produit lors d’une fête d’un club de l’âge d’or, à l’occasion de la Saint-Valentin au pavillon Luigi-Pirandello, en plein centre du parc portant le même nom.

M. Battista, qui travaille pour la firme SOGEP (Société de gestion et d’équipements publics) depuis plus de 10 ans, s’affairait, comme à son habitude, à la surveillance et au bon entretien des lieux.

«Tout était très calme, souligne M. Battista. La cinquantaine de personnes présentes prenaient un café et bavardaient entre eux. Vers 13h20, j’ai vu un homme traverser la pièce pour se rendre aux toilettes. Quelques secondes plus tard, un autre homme est venu me voir en criant «Monsieur, il y a quelqu’un étendu au sol, je crois qu’il est mort!».

Massage cardiaque
Un peu sous le choc, M. Battista se rend immédiatement dans la salle de bains des hommes. En poussant la porte, il aperçoit l’homme de 82 ans, un habitué de l’endroit, inanimé.

Ne réussissant pas à détecter son pouls, il dégage les voies respiratoires de la victime et lui administre un massage cardiaque.

«Dans le passé, j’ai suivi des cours de secourisme et je savais ce que je devais faire dans des circonstances similaires. Je me suis penché près de lui et j’ai répété les compressions quatre fois, toutes les trois secondes. À la quatrième fois, j’ai entendu le retour de son souffle. J’étais tellement soulagé.»

Le gardien de parc s’est par la suite rué sur le téléphone du pavillon pour composer le 911 et s’est emparé du défibrillateur situé à proximité.

«Le répartiteur du 911 m’a mentionné que j’avais fait tout ce qu’il fallait. L’ambulance est arrivée au bout de deux à trois minutes. Ça a été très rapide», affirme M. Battista.

En attendant, l’arrivée des secours, M. Battista est retourné auprès du malade, pour lui tenir compagnie.

«Le monsieur a à peine bougé ses jambes et il m’a dit «Je t’en prie, ne me laisse pas mourir. Appelle ma femme.»

M. Battista affirme que c’est à cet instant qu’il a réalisé l’ampleur du geste qu’il venait de faire. «C’est là que j’ai compris que je l’avais vraiment ramené à la vie, souffle le gardien. J’ai pris une grande respiration et je lui ai ordonné de rester calme, pendant que je téléphonais sa femme. Je le sentais agité, je n’aimais pas cela.»

Lors de l’arrivée des ambulanciers, de l’oxygène a été administré à la victime. «Sa pression sanguine était faible, donc ils l’ont amené rapidement à l’hôpital. Quand les secours sont partis, j’étais vidé de mon énergie. En reprenant mes esprits dans mon bureau, j’ai réalisé que si je n’étais pas intervenu, l’homme serait assurément mort. J’étais secoué», raconte l’homme.

La victime, un résident de Saint-Léonard, a obtenu son congé de l’hôpital. Il n’a toutefois pas souhaité accorder d’entrevue au Progrès, vue sa condition médicale fragile. Se connaissant bien, les deux hommes auraient toutefois pu se parler après l’incident. «Il est très reconnaissant, mentionne timidement M. Battista. Il se porte bien.»

Une deuxième chance
Même s’il travaille pour SOGEP depuis plusieurs années, le gardien de parc avoue qu’il n’avait jamais eu, auparavant, à intervenir de cette façon auprès d’un client.

«Heureusement, dans le cadre de mon métier, c’est la première fois que ça m’arrive, exprime-t-il. J’espère d’ailleurs que ce sera l’unique fois. Vous savez, il faut avoir des yeux tout autour de la tête pour superviser tout un parc. Il y a tellement de gens, autant des enfants avec leurs parents que des personnes âgées. Il faut être à l’affût.»

Le trémolo dans la voix, le gardien de parc a toutefois confié au journal qu’il n’en était pas à ses premières expériences de massages cardiaques. Il y a quelques années, il a vu mourir sa mère, devant ses yeux, d’un malaise similaire.

«Je n’avais pas été capable de la sauver, je suis arrivé trop tard, se souvient-il, difficilement. Si en sauvant ce monsieur, j’ai fait quelque chose de bien pour l’humanité, j’en suis vraiment très heureux. Il faut croire que faire son devoir avec dévouement et simplicité, ça paie», conclut-il, humblement.

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