Respect et consentement: nouveau programme d’éducation sexuelle dans les écoles de Saint-Léonard

Les élèves de Saint-Léonard recevront dès septembre les cours de santé sexuelle mis sur pied par le Centre de santé et de service sociaux (CSSS) de Saint-Léonard et de Saint-Michel. Les infirmières scolaires et travailleuses sociales visiteront des classes de primaire et de secondaire afin de sensibiliser les élèves au respect, à l’affirmation de soi et au consentement.

Le programme «À vos marques, prêts, respect!», en gestation depuis 2011, est en route depuis 2013 dans 23 écoles primaires et 6 écoles secondaires. Il sera déployé à l’échelle du territoire en septembre. Aux classes de 1^e, 3^e et 6^e année du primaire déjà visitées depuis deux ans par les intervenants s’ajouteront en septembre celles de 1^e, 3^e et 5^e du secondaire.

Le programme permet entre autres la présentation de différentes personnes ressources auxquelles les élèves peuvent avoir accès en cas de problème dans leur vie affective ou sexuelle.

Après la visite de l’intervenant, l’élève sait reconnaître une situation problématique et où la dénoncer. Il a déjà porté ses fruits.

«Il y a déjà eu une trentaine de dévoilements d’agressions sexuelles dans les deux dernières années, dans les écoles où le programme est déjà en place», révèle Mme Lépine. Les élèves ont pris l’initiative d’aller vers leur enseignant, l’infirmière ou le travailleur social, selon les différents cas.

«On habilite les jeunes et en même temps, un jour s’ils ont besoin d’aide ils savent que l’infirmière, la travailleuse sociale ou le CLSC existe et qu’ils peuvent venir nous voir», résume la sexologue.

Expertises jumelées
Les thèmes des ateliers sont sensiblement les mêmes d’un groupe d’âge à l’autre: consentement, normes sociales, puberté, relations amoureuses, orientation sexuelle, entre autres.

Puisque des travailleuses sociales ont rejoint les infirmières scolaires, le programme touche à la fois les aspects psychosociaux que biophysiologiques de la sexualité.

Depuis plusieurs années, les infirmières scolaires du CSSS sont déjà sur place pour donner le cours de puberté en sixième année et secondaire un, et certains ateliers sur la sexualité. Avec l’ajout des travailleuses sociales, le programme se veut «beaucoup plus psycho-relationnel-affectif», explique la sexologue en charge du projet au CSSS, Valérie Lépine.

Des cours d’une à deux heures par année seront donnés par une trentaine de personnes ressources dans le cadre de ce programme, en plus de leurs tâches respectives.

«Pour chaque niveau scolaire, ce sont les mêmes thèmes qui reviennent mais plus en profondeur dans le contenu psycho-relationnel, explique Mme Lépine. On donne aux jeunes les compétences dont ils ont besoin pour s’affirmer, savoir dire non, comprendre ce qu’est une relation égalitaire, par exemple.» Et ce, tant dans les relations d’amitié, amoureuses ou sexuelles.

Complémentaire au programme du MELS
Rappelons qu’en juin dernier, l’annonce d’un projet pilote par le Ministère de l’éducation, du loisir et des sports (MELS) où les professeurs seront en charge des cours d’éducation sexuelle avait fait réagir la Fédération autonome d’enseignement. Les professeurs se disaient mal outillés pour donner cette formation à leurs élèves.

Bien que le programme «À vos marques, prêts, respect!» n’ait pas été pensé de concert avec le MELS, Valérie Lépine dit être au courant des grandes lignes du projet-pilote. «On voyait que ça s’en venait, et on a voulu nous aussi répondre à cette lacune-là dans les écoles. On a bon espoir qu’on puisse être complémentaire au programme de Québec.»

D’ailleurs, Valérie Lépine dit avoir travaillé selon les mêmes lignes directrices canadiennes, québécoises et de l’Institut national de santé publique du Québec.

«On a travaillé avec la réalité des intervenants et des enseignants sur le terrain», ajoute-t-elle.

Julie Pelletier, responsable des dossiers d’éducation sexuelle au MELS, n’avait pas retourné les appels de TC Média au moment de publier.