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Violence familiale, Saint-Léonard manque de ressources

Photo: Archives TC Media

Alors que Montréal compte 52% plus de cas de violence familiale que dans les autres métropoles canadiennes, le manque de ressources est flagrant à Saint-Léonard, constate le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Dans le secteur, on ne retrouve aucune maison d’hébergement ni aucun organisme ayant la mission unique de lutter contre la violence familiale, rapporte l’organisatrice communautaire du CIUSSS l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Gaëlle Quantin.

«Il y a un manque de ressources humaines et financières pour répondre adéquatement aux besoins. Nous devons référer les dossiers dans des organismes à l’extérieur du quartier», déplore Mme Quantin.

Des besoins criants
En 2015, les agents du poste de quartier 42 ont référé 91 dossiers au Centre local de services communautaires (CLSC) Saint-Léonard. Toutefois, ce n’est que la pointe de l’iceberg.

«Les cas de violence sont beaucoup plus répandus dans la population que nous démontre ce chiffre. C’est rare les gens qui viennent nous demander de l’aide», précise Jean-Pierre Dubé, spécialiste en activités cliniques à l’accueil psychosocial et suivi des adultes au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Des organismes communautaires accueillent également des victimes. Le Carrefour des femmes de Saint-Léonard s’est donné comme objectif, entre autres, de lutter contre la violence conjugale. Dans la dernière année, 11% des femmes rencontrées par l’intervenante psychosociale vivaient une problématique de violence familiale.

«La violence conjugale arrive en deuxième place des problématiques rencontrées par notre intervenante. Si nous avions plus d’argent, nous pourrions en faire davantage. Par exemple, nous pourrions engager une seconde intervenante et ainsi soutenir davantage de femmes», laisse savoir Catherine Simard, directrice générale du Carrefour des femmes de Saint-Léonard.

Voyant les «besoins criants», les intervenants croient qu’il est important d’investir rapidement dans ce dossier, mais ils ne prévoient pas de changement à court terme. Aucun projet de maison d’hébergement n’est dans les cartons.

Manque de places

À l’extérieur de Saint-Léonard, on constate également un manque de places au sein des différentes maisons d’hébergement. La demande, elle, ne cesse d’augmenter.

À la maison La Dauphinelle, située dans l’est de la métropole, les femmes épaulées ont plus que doublé en 10 ans, passant de 66 à 131.

«Il n’y a pas de financement pour développer des places. Nous recevons de l’argent pour 15 places, mais nous accueillons 24 femmes. Il nous faut un financement convenable pour que les maisons d’hébergement puissent répondre à la demande», affirme Sabrina Lemeltier, directrice générale de La Dauphinelle.

Le SPVM reçoit en moyenne 18 appels par jour, soit environ 6500 appels par an, pour de la violence conjugale.

Les gens voulant obtenir de l’aide peuvent joindre le CLSC de Saint-Léonard au 514 722-3000 ou au 5540, rue Jarry.

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