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La renaissance du jardin Dent verte

Photo: (Photo: TC Media - Justine Gravel)

Le jardin collectif Dent verte a officiellement déménagé dans le parc Le Ber dans Pointe-Saint-Charles, le 21 juin.

Depuis 2002, les jardiniers cultivaient leurs plantations dans la cour de l’école Jeanne-Le Ber. Ils ont malheureusement dû faire le deuil de leur lieu de prédilection puisque la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a prévu une nouvelle utilité à l’espace qu’ils occupaient.

«En mars 2015, la CSDM nous a annoncé qu’ils devaient décontaminer le terrain pour en faire une classe verte pour les enfants de l’école, mentionne Atlantis Puisegur, membre du conseil d’administration du Club populaire des consommateurs, l’organisme qui s’occupe du jardin. Après plusieurs tentatives pour sauver notre jardin, on a finalement dû trouver une autre solution.»

Si la décontamination du terrain de l’établissement scolaire permet aux élèves de s’adonner à des activités agricoles à l’extérieur, les jardiniers déplorent que la CSDM ne se soit pas souciée de la survie de leur activité communautaire.

Grâce à un soutien financier de 92 000$ de la part de l’arrondissement, ils ont pu s’installer au Parc Le Ber. L’argent a permis de construire des bacs de jardinage, d’ériger des clôtures pour délimiter le jardin et fournir le compost et l’eau nécessaire pour entretenir les plants.

Engagement
Pour le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, il fallait intervenir pour que le jardin poursuive ses activités. «Ça n’avait pas de bon sens, cette déresponsabilisation de la CSDM, souligne M. Dorais. Nous avons donc agi rapidement pour offrir un soutien financier afin que le jardin continue ses activités citoyennes.»

Aucune décontamination du terrain actuellement occupé par la Dent verte n’est prévue par l’arrondissement pour le moment, en raison du coût de la procédure. «Le jardinage en bacs, qui permet la plantation sans risque de contamination, est maintenant le mode d’agriculture urbaine privilégié dans l’ensemble du Sud-Ouest, puisque la majorité des terrains sont contaminés», ajoute M. Dorais.

Le maire a d’ailleurs annoncé qu’un plan ambitieux d’agriculture urbaine sera présenté à l’automne. Des mesures ont déjà été prises afin de réutiliser les espaces municipaux inoccupés à des fins d’activités communautaires favorisant la sécurité alimentaire.

Le Club
Le Club populaire des consommateurs tient trois autres jardins collectifs à Pointe-Saint-Charles. Tous les résidents intéressés à participer à la plantation et à l’entretien d’un jardin peuvent se joindre à l’équipe de jardiniers et repartir avec des récoltes.

«C’est un super projet! mentionne Sophie Thiébaut, conseillère de l’arrondissement et ancienne jardinière à la Dent verte. C’est à la fois un approvisionnement nutritif à faible coût, et un lieu d’échange de savoir sur la production agricole et sur la façon de cuisiner les récoltes.»

Pour Heather Elliott, l’animatrice du jardin et membre du Club, c’est aussi un moment pour se ressourcer, socialiser et partager de bons moments. «Occasionnellement, on cuisine ensemble, on dine ensemble et on fait aussi plusieurs ateliers», souligne-t-elle.

Le jardin Dent verte coûte environ 25 000 $ chaque année, principalement pour les ressources humaines nécessaires à ses activités. Le tout est financé par plusieurs partenaires, dont Centraide, qui fournit une grande partie de l’aide monétaire.

Le Club est en recherche active de financement pour un futur projet de jardin collectif ou communautaire sur le long du Bâtiment 7, à l’angle des rues Le Ber et Sainte-Madeleine. L’acquisition de cet espace permettrait de doubler la superficie destinée à l’agriculture urbaine dans le secteur de Pointe-Saint-Charles.

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