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Le canal transformé en scène de crime

Photo: (Photo: Gracieuseté - Annie St-Amant)

Les vieux silos industriels, le canal de Lachine, une vue sur le Vieux-Port de Montréal et la lune comme éclairage, le décor du festival Film Noir au Canal nous plonge dans un scénario des années 1940. Chaque dimanche jusqu’au 16 août, les résidents du Sud-Ouest pourront visionner en plein air de vieux films policiers en se croyant presque au cœur de l’action.

Pour un troisième été, le festival s’installe au Square Saint-Patrick, sur le bord de l’eau. Les amateurs de cinéma en noir et blanc des années 1940 à 1960 n’ont qu’à amener leurs chaises ou leurs couvertures et s’installer confortablement sur le terrain gazonné, maïs soufflé à la main.

Afin de préserver le mystère et rester dans le thème, la programmation, sélectionnée par le fondateur et directeur général de l’événement Serge Turgeon, est dévoilée chaque lundi.

«J’essaie d’alterner entre les films légers et dramatiques, entre les connus et les moins connus, histoire d’en avoir pour tous les goûts, mentionne M. Turgeon. J’aime particulièrement présenter des copies plus rares, car ça fait une expérience intéressante pour les gens du quartier et les cinéphiles sont ravies.»

De plus, chaque été, la programmation inclut un film grand public afin d’attirer un maximum de gens. Cette année, il sera diffusé le dernier week-end.

Film noir
Né à Hollywood au tournant des années 40, le film noir se caractérise par ses personnages récurrents et son style visuel. Le terme «noir» est utilisé car le scénario aborde des thèmes plutôt sombres, l’image est en noir et blanc et des jeux d’ombre et de lumière la rendent encore plus obscure.

L’histoire met généralement en scène un détective privé s’amourachant d’une femme fatale qui le manipule avec avidité. Il doit résoudre des enquêtes pour la plupart du temps liées à des affaires de collusion ou de corruption, mêlant les mondes politique, policier et criminel.

«Le détective est souvent perçu comme un antihéros. Il est très bon dans ce qu’il fait, mais il doit sans cesse combattre ses démons intérieurs, comme l’alcool ou la drogue, afin de parvenir à élucider le mystère», mentionne Helen Faradji, auteure d’une thèse de doctorat sur ce style cinématographique.

Serge Turgeon avoue ne pas être un expert du genre noir, mais en être un grand amateur. Il fait donc appel à des personnes comme Mme Faradji pour présenter les films chaque week-end et pour discuter avec les amateurs de cinéma qui assistent aux représentations.

Pour la seconde projection du festival, Le Faucon maltais du réalisateur John Huston, le tout premier film noir classique datant de 1941, sera au programme au Square Saint-Patrick. Pour animer la soirée, Robert Daudelin, directeur général à la cinémathèque pendant 30 ans, sera sur place. Les gens pourront aussi se laisser bercer par la musique mélancolique d’une joueuse de harpe avant la représentation.

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