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Dernière ligne droite pour la coopérative Press Start

Photo: (Photo: Gracieuseté – Press Start)

Née d’un long processus consultatif réalisé auprès de 200 jeunes de Pointe-Saint-Charles afin de comprendre leur réalité et connaître leurs besoins, la coopérative Press Start se concrétise et ouvrira ses portes au printemps dans le Bâtiment 7. Il ne reste plus qu’à trouver les 10 000$ nécessaires à sa réalisation, ce qu’espèrent amasser les instigateurs du projet d’ici le début décembre.

Press Start sera une arcade menée par et pour les jeunes du quartier avec comme objectif de créer des opportunités d’emploi et apprendre aux jeunes à se responsabiliser, un enjeu souligné à maintes reprises lors des consultations citoyennes organisées en 2015.

«On s’est rendu compte qu’il y a une réelle discrimination envers les jeunes. Eux-mêmes ressentent que les offres d’emploi ne leur sont pas destinées. Souvent, ils doivent sortir du quartier pour pouvoir travailler», mentionne Imane Tidli, une jeune de Pointe-Saint-Charles qui a vécu ce problème.

«Comment avoir de l’expérience de travail si personne ne nous donne notre chance? C’est une problématique réelle qui existe depuis longtemps», renchérit la cégépienne.

Âgée de seulement 18 ans, elle est l’une des pionnières du Press Start et travaillera à la coopérative dès son ouverture. L’argent récolté lors de la campagne servira d’ailleurs à payer les employés et le loyer de 66 m2.

«On veut déconstruire les préjugés que les gens ont à l’égard des jeunes en milieu de travail et leur montrer qu’ils sont capables de bien travailler», explique Akki Mackay, coordonnateur du programme des ados à la Maison Saint-Columba, un organisme dont l’une des missions consiste à développer le sens de l’autonomie chez les adolescents.

De concert avec sa collègue Michelle Duchesneau, il encadre le projet entièrement mené par quatre jeunes du quartier, dont Imane.

Puisqu’un maximum de huit personnes âgées de 14 à 21 ans pourra être engagé à la coopérative en raison du budget restreint, les futurs employés aideront aussi d’autres jeunes de la communauté à se trouver un emploi. Ils feront du réseautage auprès d’autres entreprises du Bâtiment 7 et des alentours.

Racisme
Outre le manque d’opportunités d’emploi, les jeunes ont aussi soulevé un autre enjeu important, le racisme et la xénophobie.

«Je ne dirais pas que c’est une problématique voyante dans la communauté, mais comme partout ailleurs, c’est présent. Quand on regarde une personne, on ne doit pas s’arrêter à sa couleur, son ethnie ou sa religion, mais plutôt à ce qu’elle est. C’est ce qu’on veut inculquer», raconte Imane. D’origine marocaine, elle a immigré au pays à 10 ans.

Akki Mackay est d’accord que cet enjeu n’est pas prédominant à Pointe-Saint-Charles, mais croit que c’est important d’en parler.

«Nous aimerions faire des liens entre des personnes de cultures différentes. Il y a beaucoup de familles issues de l’immigration dans la Pointe, mais également beaucoup de gens qui y habitent depuis leur naissance», ajoute-t-il.

Des groupes de discussions, des projections de films abordant ces sujets et des soirées à thématiques culturelles sont au programme.

Présentement au tiers de l’objectif, les jeunes de Press Strat poursuivront leur sollicitation de dons auprès des résidents du quartier et organiseront des événements tout au long du mois de novembre afin d’atteindre leur but.

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