Soutenez

Préserver le passé

Photo: (Photo: TC Media - Archives)

Redonner vie aux vestiges du passé tout en conservant leur valeur patrimoniale, c’est ce que récompense le concours Opération patrimoine Montréal 2017, dont les six lauréats ont été dévoilés jeudi soir à l’hôtel de ville. Parmi eux, on retrouve le Théâtre Paradoxe dans Ville-Émard, mais aussi deux résidents de la rue Coursol, dans la Petite-Bourgogne, qui ont remis à neuf leur maison centenaire.

Samantha Hull et Manuel Ferrarini ont eu le coup de foudre pour leur maison datant de 1885 située sur la rue Coursol, qu’ils considèrent comme la plus belle de Montréal.

«Je ne suis pas la seule à le dire. C’est une rue avec beaucoup d’histoire. Les gens se sont battus juste avant l’Expo 67 pour ne pas qu’elle soit rasée, ce qui fait que c’est un des rares endroits où les maisons ont été préservées», dit Mme Hull.

Il y avait toutefois beaucoup de travail à faire, la demeure étant dans un piètre état. Pour le couple, la barre était haute, la rue étant déjà un certain legs patrimonial en soi.

Guidés par des recherches sur l’architecture victorienne et par le talent de leur grand ami et ébéniste Jacques, qui a effectué les travaux, les deux propriétaires ont réussi à donner une seconde vie à leur maison, après dix ans à vivre en plein chantier.

«Après l’avoir visitée, j’en rêvais la nuit, mentionne la passionnée d’architecture. C’était important pour nous de procéder à une restauration et non une rénovation. Lorsque c’était possible de préserver les éléments d’origine, nous l’avons fait».

La brique, les liteaux de la toiture et les appuis de fenêtre ont été décapés. Les ardoises ont été brossées et refixées et les éléments de tôle du balcon ont tous été réparés et reteints.

«Malheureusement, pour ce qui est des balcons en bois, très peu d’éléments d’origine ont survécu», déplore la propriétaire. Toutefois, comme c’est le cas des colonnes à l’avant de la demeure, des éléments existants qui n’ont pas pu être récupérés ont été copiés et refaits.

Le couple avoue être particulièrement flatté d’avoir été récompensé parmi des gens aussi talentueux. «C’est la petite tape dans le dos qui nous a confirmé que ce qu’on faisait était bien», conclut Mme Hull.

Théâtre Paradoxe
Récipiendaire du Grand prix Redonner vie, qui s’adresse aux personnes ayant réussi à donner un nouvel usage à un lieu d’intérêt patrimonial, le Théâtre Paradoxe est devenu un véritable lieu de rencontre pour les résidents de Ville-Émard.

Prenant place dans l’ancienne église Notre-Dame du Perpétuel Secours, sur le boulevard Monk, l’organisme communautaire propose des cours de yoga et de Pilates, en plus de tenir de nombreux événements et spectacle musicaux. Toutefois, son but premier est de favoriser l’insertion sociale et professionnelle en proposant une formation rémunérée à des jeunes âgées entre 18 et 35 ans.

C’est d’ailleurs pour sa vocation d’économie sociale que le jury a couronné le projet grand gagnant de sa catégorie. «En plus d’être d’une grande qualité de conception, il ajoute à la valeur socioculturelle et éducative du quartier. Il constitue un véritable catalyseur», peut-on lire sur le site web du concours.

Pour Antoine Labossière, architecte chez Rayside Labossière, la firme qui a revampé l’ancien lieu de culte, c’était une occasion extraordinaire de se dépasser. «Essayer de conserver le cachet d’une église et honorer son patrimoine est un défi gigantesque. Le plus difficile était d’intégrer les gicleurs et la ventilation sans que ça paraisse et garder les vitraux», témoigne-t-il.

L’architecte a même eu l’idée de convertir les anciens blancs d’église en bar. Un aspect ludique du projet qui donne une authenticité à l’endroit, selon lui.
Au cœur du quartier Émard depuis 2014, le Théatre Paradoxe a su transformer l’église en véritable maison des citoyens.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.