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Les employés de Pages Jaunes en grève

Photo: Justine Gravel/Voix Pop

À la suite du lock-out déclenché il y a plus d’une semaine par leur employeur, les représentants des ventes du Groupe Pages Jaunes étaient nombreux, lundi, sur les lignes de piquetage devant leurs bureaux du Nordelec à Pointe-Saint-Charles. Les négociations concernant le renouvellement de la convention collective achoppant sur de nombreux points, les deux partis ont déclenché des moyens de pression afin de faire valoir leur position.

«Essentiellement, l’employeur veut biffer les deux tiers de la convention collective pour les remplacer par des clauses qui lui donnent la pleine liberté de faire ce qu’il désire», déplore le président de l’unité syndicale du SEPB-Québec et représentant des ventes, Christian Léonard.

La partie syndicale s’oppose particulièrement à l’exclusion du taux de commission de la convention collective. «Il s’agit des deux tiers de notre salaire, on ne peut pas laisser ça en dehors de la convention, on veut des garanties, s’insurge M. Léonard. On leur a même fait des propositions pour répondre à certaines de leurs préoccupations concernant la performance».

L’employeur n’a toutefois pas répondu à ces propositions déposées le 10 septembre, préférant déclencher une fermeture provisoire de l’entreprise. «Il n’y a jamais eu d’offre finale, ni de retour sur nos dernières offres. C’est une mesure sauvage», renchérit le président de l’unité.

En réponse à cette mesure prise par le Groupe Pages Jaunes, les quelque 180 membres du syndicat ont voté pour un mandat de grève générale illimitée, qui a été officiellement lancée le 17 septembre. «Nous allons piqueter le temps qu’il faudra, soutient M. Léonard. Nous allons aussi appeler nos clients pour leur faire part du lock-out et que nous ne sommes plus là pour s’occuper d’eux».

Selon lui, même si l’employeur assure que leurs clients continueront d’être servis par le personnel-cadre pendant cette période, les services rendus ne seront pas à la hauteur de leurs attentes.

Les employés se disent prêts à poursuivre les négociations dans un climat d’honnêteté et de bonne foi.

Employeur
Aux dires de l’employeur, le lock-out touchant environ 130 représentants des ventes syndiqués était une mesure nécessaire devant l’inflexibilité de la partie syndicale.

«Tous les observateurs des secteurs des médias et de la publicité le constatent, les revenus baissent et seules les entreprises capables d’adapter leur modèle d’affaires ont une chance de survivre. Dans ce contexte, nous avons réalisé un plan de restructuration rigoureux dans toutes les dimensions de nos activités au cours de la dernière année et nous demandons des modifications à la convention collective échue depuis décembre 2017», indique Treena Cooper, vice-présidente, secrétaire et conseillère juridique principale chez Pages Jaunes.

Selon elle, malgré les nombreuses séances de négociations, l’entrée en scène d’un conciliateur et la volonté de Pages Jaunes de conclure une entente, force est de constater que la partie syndicale n’accepte pas la nouvelle situation de l’entreprise comme base pour les discussions.

Le lock-out se poursuivra donc jusqu’à ce que la partie syndicale manifeste «une volonté sincère et qu’elle accepte que le marché dans lequel nous évoluons a radicalement changé».

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