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Bâtir Montréal de père en fille

Photo: (Photo: Gracieuseté - Maxime Juneau)

Chaque semaine, assis à leur table favorite chez Graziella, Laurence et Jacques Vincent réfléchissaient à l’avenir de Montréal. C’est lors de ses diners en tête à tête que la coprésidente du Groupe Prével, basé à Griffintown, a connu l’homme d’affaires qui se cachait derrière son père. Elle lui voue maintenant une admiration sans borne, qu’elle a voulu coucher sur papier en lui dédicaçant le livre Bâtir Montréal à la table 45.

«Il m’a fait énormément évoluer et j’avais envie d’en témoigner, dit la jeune femme de 37 ans. Prével fêtait ses 40 ans cette année, alors je me suis dit que c’était maintenant ou jamais.»

Si elle voulait de prime abord offrir un cadeau de départ significatif à son père, en écrivant un bouquin relatant son ascension dans le domaine de l’immobilier, ce projet a pris une plus grande ampleur qu’elle ne l’avait imaginé. «Des éditeurs ont démontré de l’intérêt et je me suis sentie un peu comme un imposteur, parce que même si j’aime écrire, je ne suis pas une auteure», dit-elle humblement.

C’est finalement la maison d’édition Septentrion qui a publié l’ouvrage de 168 pages, lancé le 29 octobre au restaurant italien où tout a commencé, du jour où Laurence Vincent doutait de son désir de reprendre l’entreprise familiale jusqu’au moment où bâtir Montréal est devenu sa vocation.

«J’ai étudié en histoire et je voulais travailler dans des organisations internationales humanitaires. Mais, j’ai commencé à travailler avec mon père par hasard, j’ai décidé de faire une maitrise en gestion et j’ai eu envie d’aider à développer l’entreprise», explique-t-elle.

Ce parcours tumultueux et ce dénouement qu’elle n’aurait jamais soupçonné à l’époque sont d’ailleurs décrits dans son ouvrage. «Je me sens chanceuse d’avoir choisi ce métier plutôt que d’avoir pensé toute ma vie que c’était mon destin juste parce que c’était l’entreprise de mon père», avoue-t-elle.

Mentor
Ce désir grandissant de transformer Montréal en une ville à dimension humaine, Laurence Vincent le doit en grande partie à son père et à sa vision sociale du développement immobilier.

«Le thème principal du livre, c’est la carrière de mon père. Le fait qu’il ait lancé son entreprise à partir de rien, mais surtout l’importance qu’il a toujours accordée à sa clientèle. Ça semble être une phrase vide dite comme ça, mais c’est vraiment la valeur fondatrice de l’entreprise», soutient Mme Vincent.

Elle défend d’ailleurs cette position avec ardeur, au même titre que le second coprésident et ex-associé de son père, Jonathan Sigler. «Les promoteurs immobiliers sont souvent perçus comme les méchants, ceux qui dérangent. J’en ai fait une mission de montrer qu’on peut contribuer à la préservation du patrimoine et attirer des gens. Et plus il y a d’humains dans une ville, plus elle est vivante», défend-elle.

Photo: Isabelle Bergeron

Densité
Le Griffintown d’aujourd’hui est effectivement à des années lumières de ce qu’il était au tournant des années 2000, avant que le Groupe Prével y construise le Lowney, le projet pionnier de la revitalisation de ce quartier du Sud-Ouest.

Si plusieurs voient d’un mauvais œil l’arrivée massive de résidents dans le secteur et la rapidité à laquelle il s’est développé, Laurence Vincent ne partage pas cet avis.

«J’aimerais que les gens comprennent l’importance de la densité pour une ville. Un bâtiment en hauteur ne déshumanise pas pour autant l’expérience citoyenne», souligne la femme d’affaires, précisant qu’il est possible d’avoir de petits commerces de proximité, des vitrines inspirantes et des trottoirs animés même si des dizaines d’étages s’élèvent au-dessus de nous.

Pour elle, la hauteur des bâtiments permet plutôt de libérer de l’espace au sol pour y aménager des espaces verts et des places publiques, afin de créer un quartier où les gens pourront se retrouver , créer des liens et bâtir un esprit de communauté.

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