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Jiu-jitsu brésilien: de Barra à Saint-Henri

Photo: (Photo: Gracieuseté - Dan Aponte)

Après 13 ans d’études en médecine, Bruno Fernandes a renoncé à sa carrière prometteuse d’ophtalmologiste pour réaliser un rêve qu’il caressait depuis longtemps: ouvrir une école de jiu-jitsu brésilien. C’est dans le Sud-Ouest que le quadragénaire originaire de Rio de Janeiro a décidé de concrétiser son projet en fondant Gracie Barra. Devant la popularité grandissante de cet art martial, il se trouve maintenant derrière huit écoles à travers la province.

C’est pour compléter ses études postdoctorales à l’Université McGill que le Brésilien s’est établi à Montréal en 2005. Son amour pour la métropole l’a rapidement convaincu de ne pas retourner vivre dans son pays natal. «J’aimais tout de cette ville. La seule chose qui manquait était le jiu-jitsu, un sport que je pratiquais depuis mes 11 ans», dit-il.

À l’époque, ce sport, qui peut s’apparenter au judo, était méconnu en dehors des frontières du Brésil et M. Fernandes souhaitait remédier à la situation. «Je me suis mis à enseigner dans différentes écoles d’arts martiaux de façon non professionnelle et de plus en plus de gens voulaient s’entraîner avec moi. C’est à ce moment que j’ai dû faire un choix entre l’ophtalmologie et le jiu-jitsu», se remémore l’athlète.

Ce dernier était confronté à un important dilemme: mettre de côté tous les efforts qu’il avait consacrés à ses études ou abandonner sa plus grande passion. C’est finalement la fierté qu’il ressentait en enseignant son sport de prédilection qui lui a permis de trancher.

Valorisant
En 2010, Gracie Barra voyait finalement le jour dans Griffintown, avant de déménager à Saint-Henri cinq ans plus tard.

«Quand je faisais de la recherche, j’essayais de trouver une façon de guérir le cancer des yeux chez les enfants. C’est quand même difficile de trouver quelque chose de plus valorisant que ça, avoue-t-il. Mais, quand j’enseignais le jiu-jitsu, j’avais l’impression que je changeais la vie d’un plus grand nombre de personnes, que mon apport dans la communauté était plus large.»

Pour M. Fernandes, nombreux sont ceux qui développent une plus grande confiance en soi grâce à cet art martial, que ce soit des jeunes ayant vécu de l’intimidation ou des adultes traversant une période difficile.

À ce jour, plus de 200 personnes fréquentent l’école de la rue Notre-Dame Ouest, alors qu’au total, les huit écoles Gracie Barra du Québec rassemblent plus d’un millier d’élèves. Ce nom fait référence à l’inventeur du jiu-jitsu brésilien, Hélio Gracie, et à la ville où tout a commencé, Barra.

Bienfaits
Le professeur est conscient des préjugés à l’égard des arts martiaux. «Comme ce sont des sports de combat, les gens pensent qu’on devient plus agressif si on les pratique. Je voulais montrer qu’en réalité, c’est le contraire. Mes élèves n’utilisent pas leurs aptitudes pour faire du mal, ils apprennent comment se défendre en cas de besoin», souligne M. Fernandes.

Outre se sentir plus en confiance, le jiu-jitsu comporte de nombreux bienfaits selon Bruno Fernandes, notamment accroître ses capacités physiques et intellectuelles ainsi qu’élargir son réseau.

«C’est un sport individuel, on ne dépend pas d’une équipe pour gagner. Mais, on dépend d’une équipe pour s’améliorer. Ici, les gens forment une grande famille», dit celui qui a témoigné de la formation de nombreux couples et groupes d’amis.

Aujourd’hui âgé de 40 ans, Bruno Fernandes compte poursuivre la promotion du sport qu’il a longtemps pratiqué à un niveau compétitif. Celui qui a remporté quatre championnats du monde et un nombre équivalent de Jeux panaméricains souhaite maintenant se consacrer entièrement à la formation d’athlètes prometteurs et des enseignants de demain.

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