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Des organismes défendent le 4700 rue Saint-Ambroise

Photo: (Photo: Voix Pop - Justine Gravel)

Devant l’hésitation des élus quant à la démolition d’espaces à bureaux sur la rue Saint-Ambroise pour y construire un immeuble résidentiel, les organismes membres de la table de concertation Solidarité Saint-Henri (SSH) font circuler une lettre d’opposition à l’octroi d’un permis. Ceux-ci préféreraient que la bâtisse reste intacte et que des logements sociaux destinés aux femmes en détresse et aux mères monoparentales soient construits sur le stationnement adjacent.

Après deux séances du comité d’études des demandes de permis de démolition, en juin et en octobre, l’arrondissement du Sud-Ouest a du mal à trancher sur l’avenir du 4700, rue Saint-Ambroise, un terrain d’une superficie de 15 330 m2.

Les promoteurs immobiliers Groupe Quorum et les Développements du Canal souhaitent remplacer l’immeuble existant par plus de 400 unités de logement, dont 300 condos, un projet qui suscite de vives réactions chez les groupes communautaires.

Malgré la promesse d’y inclure une centaine de logements sociaux, un centre de la petite enfance (CPE), une épicerie zéro déchet, un toit vert et un incubateur d’entreprises, ceux-ci croient qu’un tel projet ne répondrait pas aux besoins locaux.

«L’arrivée d’autant de nouvelles résidences privées et non abordables contribuera directement à l’accroissement des inégalités sociales dans Saint-Henri et forcera la cohabitation de plus en plus difficile entre nouveaux arrivants et ménages à faible revenu», indique la coordonnatrice de SSH, Shannon Franssen.

Pour Maxime Laporte, vice-président au développement chez Groupe Quorum, le projet répond aux besoins du quartier et a d’ailleurs l’appui d’organismes communautaires tels que Mission Bon Accueil et Logifem.

«En dix ans, il y a eu seulement 12 nouveaux logements sociaux dans ce secteur de Saint-Henri. Donc, 100 logements, c’est une énorme croissance, dit-il. Quand l’intégration est bien pensée, la mixité se fait naturellement.»

Les promoteurs sont d’ailleurs familiers avec le Sud-Ouest, puisqu’ils se trouvent derrière de nombreux projets, dont Le William dans Griffintown, Henri Condominiums et les Condos Monk.

Contradiction
La lettre ouverte en opposition à la démolition du bâtiment, qui a recueilli plus de 500 signatures jusqu’à présent, met également de l’avant la contradiction entre ce projet et les intentions des élus de Projet Montréal.

«Si les élus permettaient la démolition du bâtiment, ils iraient à l’encontre de leurs propres orientations pour ce secteur, adoptées en avril passé», souligne Mme Franssen. Dans le Plan de développement urbain, économique et social (PDUES) Turcot, l’arrondissement entend préserver la vocation économique de l’immeuble de la rue Saint-Ambroise.

L’arrondissement a refusé de se prononcer pour le moment quant aux raisons qui justifient son hésitation à approuver ou décliner la demande de permis. Les détails seront divulgués à l’occasion de la prochaine séance du comité d’études, prévue avant le congé des Fêtes.

«Il ne s’agit pas d’un dossier facile, soutient Marie Otis, la directrice de cabinet du maire Benoit Dorais. La nouvelle réglementation prévoyant un usage à caractère économique tel qu’annoncé dans le PDUES n’a pas eu le temps d’être adoptée par le conseil avant le dépôt du projet par le propriétaire. Le projet est donc conforme à la réglementation actuelle qui prévoit des usages mixtes.»

Les locataires de la bâtisse, le Réseau-Bureautique et les Studios Saint-Ambroise, ont préféré garder le silence face à cette situation en raison des négociations en cours avec les nouveaux propriétaires du bâtiment. Il est envisagé qu’ils soient relocalisés dans le secteur Cabot, un quartier industriel du Sud-Ouest.

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