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Vendre des sapins de père en fils

Photo: (Photo: Voix Pop - Denis Germain)

À cinq ans, Patrick Roy accompagnait déjà son père au marché Atwater pour l’aider à vendre des sapins de Noël. Haut comme trois pommes, il proposait aux clients d’acheter des petits paquets de branches pour décorer leur maison. Près de 40 ans plus tard, maintenant propriétaire de l’entreprise familiale fondée en 1945, il continue de passer son temps des Fêtes au marché public de Saint-Henri, cette fois accompagné de son fils.

Le commerce a toutefois beaucoup changé avec les années. «En fait, c’est Montréal qui a surtout changé, et le style de vie des Montréalais. On est à l’ère du fast food, les gens sont pressés et ne veulent pas attendre, sinon ils vont aller ailleurs. Le service à la clientèle doit être rapide et on doit engager plus d’employés», explique Patrick Roy, avouant que les affaires n’ont jamais été aussi bonnes que ces dernières années.

D’ailleurs, ce n’est pas parce que son prénom le prédestinait à exercer ce métier que son père, Noël Roy, s’est lancé dans la vente de sapins de Noël, mais plutôt parce qu’il savait qu’il y avait de l’argent à faire. «Les gens sont prêts à payer cher pour un grand sapin et parfois, ils en oublient même la hauteur de leur plafond, rigole Patrick Roy, qui fait affaire avec quatre producteurs. Certains sont même prêts à dépenser pour qu’on le décore.»

Cependant, l’argent ne se récolte pas sans dur labeur. Pour M. Roy, le temps des Fêtes est synonyme de travail plutôt que de vacances. «Du 16 novembre au 24 décembre, je travaille tous les jours de 8h à 21h, dit-il. Je dois perdre environ 20 livres chaque année, on travaille très physiquement. J’ai même un employé qui dort ici tous les soirs, dans la roulotte, pour s’assurer que personne ne vole ou n’endommage les sapins.»

Ingénieur de formation, l’homme de 44 ans prend un mois de congé pour vaquer au bon fonctionnement de l’entreprise familiale.

Activité familiale
Malgré son horaire chargé, M. Roy prend plaisir à travailler, car ça lui permet de côtoyer des gens heureux à longueur de journée. «Ça me sauve des frais de psychologue faire ce métier, lance-t-il. Tous les clients sont de bonne humeur et on leur vend du rêve. C’est beau à voir les petites familles qui viennent magasiner leur sapin tous ensemble la fin de semaine. Les enfants s’émerveillent en se promenant dans une forêt en pleine ville.»

Vendre des sapins lui permet également de passer du temps avec ses propres enfants, âgés de 14 et 17 ans, qui viennent régulièrement lui prêter main-forte les week-ends. Ils ont d’ailleurs montré de l’intérêt à poursuivre la tradition une fois que leur père ne serait plus en mesure de le faire.

«Ils changeront peut-être d’avis quand ils verront le travail que ça demande. Ils voient la job de bras, mais pas toute la préparation derrière. Il y a la comptabilité, la facturation, les soumissions, les commandes», énumère M. Roy.

Malgré tout, il ne compte pas mettre un terme à l’entreprise Sapin de Noël Patrick & Noël Roy. Il souhaite continuer à honorer la mémoire de son père, aujourd’hui décédé, pour longtemps.

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