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Hausse des loyers: l’embourgeoisement pointé du doigt

Photo: Archives TC Media

Entre 2006 et 2011, l’embourgeoisement qu’a connu le Sud-Ouest a contribué à l’augmentation du prix des loyers.

C’est la conclusion que tirent le POPIR-Comité Logement, le Regroupement Information Logement de Pointe-Saint-Charles (RIL) et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Selon les données de Statistique Canada, entre le recensement de 2006 et l’Enquête nationale auprès des ménages menée en 2011, le loyer médian a augmenté de 28% dans la Petite-Bourgogne, de 16% dans Pointe-Saint-Charles et de 15% dans Saint-Henri.

Les chiffres proviennent d’une commande spéciale faite par le FRAPRU à Statistique Canada à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011.

Depuis plusieurs années, le Sud-Ouest est devenu un secteur prisé. La construction de condos a explosé. On assiste à l’arrivée d’une nouvelle classe de résidents et à une transformation socio-économique des quartiers. La valeur des propriétés a bondi. L’augmentation moyenne de leur valeur par rapport à l’évaluation précédente était de 32,2% au rôle d’évaluation foncière 2011-2013.

Le Sud-Ouest se retrouvait avec des quartiers centraux, comme le Plateau-Mont-Royal, où la hausse était la plus forte. Ça s’est répété pour le rôle 2014-2016 avec une augmentation moyenne de 24,6%. Résulats: les propriétaires font face à un plus gros compte de taxes, ce qui se répercute sur le prix des loyers.

«Le problème de logement ne cesse de s’aggraver», constate Patricia Viannay, organisatrice au POPIR-Comité Logement.

De 2006 à 2011, le nombre de locataires consacrant plus de 50% de leur revenu pour se loger a augmenté de 24,4%. Durant cette même période, la proportion y consacrant plus de 80% a bondi de 38,4%. Cette part est plus importante qu’ailleurs à Montréal et au Québec, souligne Mme Vianney.

Le problème des gens qui consacrent un fort pourcentage de leur revenu pour se loger est plus aigu dans le Sud-Ouest qu’ailleurs au Québec, note Marie-José Corriveau, du FRAPRU. «Les loyers ont augmenté alors que les revenus des ménages n’ont presque pas bougé», dit-elle.

Logement social
La pression sur le locatif risque de se maintenir alors que les promoteurs immobiliers privilégient le condo. Pour le secteur englobant les arrondissements et ville du Sud-Ouest, Verdun, Lachine, LaSalle, Dorval, et île Dorval, 448 logements locatifs ont été construits depuis 2011 comparativement à 3345 condos.

Pour Marie-Christine Gagnon, organisatrice au Regroupement Information Logement, «la voie à privilégier est le développement de nouveaux logements sociaux».

Conscients de ne pas posséder les leviers pour influencer les constructeurs et la loi du marché, les organismes de lutte pour le droit au logement mise sur la construction de logements sociaux avec de bas loyer «afin que les locataires actuels soient moins en péril». Dans le Sud-Ouest, le RIL et le POPIR réclament la construction de 4000 logements.

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