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Les écoles du Sud-Ouest dans le giron de la CSMB

Photo: Archives TC Media

S’il est adopté, le redécoupage territorial des commissions scolaires de l’île de Montréal ferait passer les établissements de l’arrondissement du Sud-Ouest dans le giron de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB).

Selon cette nouvelle carte proposée par le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) perdrait 40% de ses élèves.

En plus de celles du Sud-Ouest, les écoles d’Ahuntsic, Cartierville, Côte-des-Neiges, Notre-Dame-de-Grâce et de Westmount tomberaient sous la coupe de la CSMB.

Dans la circonscription Sud-Ouest, on parle notamment de douze écoles primaires et deux établissements secondaires fréquentés par près de 5000 élèves.

Selon le scénario sur la table, le nombre de commissions passerait de 72 à 46 au Québec. Sur l’île de Montréal, pas de fusion, mais un redécoupage. Le nombre d’élèves à la CSDM diminuerait de 112 000 à 64 000. La CSMB se retrouverait avec 91 000 élèves.

La proposition a eu l’effet d’une bombe. «Démanteler la plus vieille commission scolaire au Québec sans amener des motifs, c’est complètement fou», lance la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon.

On ignore actuellement les économies que générerait une telle restructuration.

«On parle de transférer 40 000 élèves vers notre voisine pour créer une plus grosse commission scolaire», constate Catherine Harel Bourdon. «Je ne le comprends pas.»

Elle souligne que 66 établissements de la CSDM sont concernés: des écoles primaires et secondaires, des centres de formation des adultes et des écoles de formation professionnelle. «Sans parler des bâtiments excédentaires», ajoute la présidente. On compte aussi dans le Sud-Ouest deux centres d’éducation populaire qui occupent des immeubles de la CSDM.

Punition?
La CSDM serait-elle punie pour avoir tenue tête au ministre Bolduc dans le dossier des compressions budgétaires? «À cette question, je ne peux pas répondre non», avoue Catherine Harel Bourdon. «Il n’y a aucune données qui montre qu’il y a une logique, une équité.»

«Il est très difficile de comprendre la logique sous-jacente», renchérit la commissaire scolaire du Sud-Ouest, Violaine Cousineau. «Il n’y a pas de logique économique, administrative, pédagogique.»

«Sur le plan logistique, ça n’a pas de bon sens», estime Mme Cousineau. «Le ministre a tracé une ligne sur une carte sans avoir pensé à l’importance que ça va avoir sur les familles montréalaises.»

«Ils nous font quitter la dynamique des quartiers centraux de Montréal», déplore-t-elle. «Est-ce qu’on veut que le cœur de Montréal soit développé par le West-Island?»

Plus petit bassin d’écoles
Sans vouloir dénigrer ce qui se fait à la CSMB, Mme Cousineau note que les «familles n’auraient plus accès au bassin des écoles à vocation particulière de la CSDM comme les écoles FACE et Le Plateau», qui offrent des programmes axées sur les arts.

Mère d’une fille de 6 ans et d’un fils de 9 ans, Marie-France Richard s’en inquiète. Pour son fils athlétique, elle a l’œil sur l’école Édouard-Montpetit et son programme sport-études. «Si on perd la CSDM, ça se peut que je perde cette option», se désole-t-elle. «Je me dis qu’il y a de belles possibilités à Montréal.»

Même son de cloche de la part d’Amélie Savard, mère d’une fille d’âge préscolaire et d’un garçon de 9 ans qu’elle compte inscrire à l’école FACE. «Ça me coupe d’un choix que j’avais fait», dit-elle. Il y a moins d’écoles secondaires à la CSMB, analyse Mme Savard, moins d’écoles à vocation particulière, et elles sont situées plus à l’ouest. «C’est moins facile d’accès.»

Au moment de mettre sous presse, Catherine Harel-Bourdon n’avait pas encore eu d’échanges avec la présidente de la CSMB, Diane Lamarche-Venne. La CSMB n’a pas commenté le redécoupage. «Nous n’avons pas toutes les informations pour commenter», indique Jean-Michel Nahas, porte-parole de la CSMB. «Nous n’avons pas les informations aussi précises qu’on voudrait avoir», souligne-t-il, rappelant que la CSMB s’est désaffiliée de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) l’année dernière.

Les commissions scolaires membres de la FCSQ doivent présenter une contre-proposition au ministre Bolduc durant la première semaine de décembre.

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