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Centres d’éducation populaire : Québec veut prolonger les baux

Photo: Collaboration spéciale

Alors que les six centres d’éducation populaire de Montréal devront quitter leurs locaux en mai prochain si rien n’est fait, le ministre de l’Éducation propose que les baux qui les lient à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) soient prolongés pour une période de trois ans.

Le ministre Yves Bolduc a formulé cette proposition lors d’une rencontre qui a eu lieu avec des représentants des centres le 4 décembre à Québec. «On ne rejette pas ça du revers de la main», explique Donald Nolet, coordonnateur du Carrefour d’éducation populaire Pointe-Saint-Charles. «Ça ne nous satisfait pas à 100%, mais il y a une volonté affirmée du ministre de faire un bout.»

Deux des six centres sont situés dans l’arrondissement du Sud-Ouest: le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles et le Comité d’éducation aux adultes de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri. Ils logent gratuitement depuis une quarantaine d’années dans des immeubles de la CSDM. Mais la commission scolaire, qui doit composer avec un déficit budgétaire, n’a plus les moyens de les héberger.

Ça fait plusieurs mois que les centres demandent au gouvernement une solution permanente garantissant leur survie. Ils réclament du financement pour la rénovation des bâtiments et le maintien de leur caractère public. Ils demandent aussi des subventions pour assumer les frais d’opération et les activités.

Le ministre propose un bail de trois ans avec la CSDM. De plus, Québec allongerait de l’argent pendant cette période pour le fonctionnement. Il financerait aussi les travaux de rénovation. Les organismes mettraient ce temps à profit pour diversifier leurs sources de financement avec comme objectif qu’ils deviennent, au terme de cette période, propriétaires des bâtiments.

Plus autonomes
«Nous sommes en discussion avec la Commission scolaire de Montréal pour avoir une entente. On veut prolonger leur bail pour trois ans. On veut les rendre plus autonomes», a indiqué Yves Bolduc, questionné à ce sujet à l’Assemblée nationale par le député péquiste de Saint-Jean, Dave Turcotte.

«Ce sont des centres très importants et la solution s’en vient à très brève échéance», a assuré le ministre. «On veut maintenir ces centres.»

Québec est en pourparlers avec la CSDM, précise l’attachée de presse du ministre, Yasmine Abdelfadel.

Financement spécifique
Il y a des échanges entre le ministère et la CSDM, confirme la commissaire scolaire Violaine Cousineau.

Mais pour que les baux puissent être prolongés «ça prend une garantie qu’il y ait de l’argent», souligne-t-elle. «On [la CSDM] est toujours dans la même situation.»

Mme Cousineau parle de la nécessité d’un «financement spécifique supplémentaire». Il est clair pour elle que «ça ne peut pas être pris dans l’enveloppe des écoles.»

La commissaire juge par ailleurs que la période de trois ans «est un horizon court». «Ce qu’on veut, c’est une solution qui va assurer la pérennité des centres», insiste-t-elle.

Les discussions doivent se poursuivre en janvier.

Droit garanti par l’État
Si des éléments de la proposition sont accueillis favorablement par les centres, ils rejettent l’idée de devenir propriétaires des bâtiments.

«Notre demande fondamentale, c’est que le gouvernement reconnaisse et finance l’éducation populaire», rappelle Donald Nolet.

«C’est là où le bât blesse, dit-il. Ça ne fait pas partie de notre demande.»

«Le débat de fond, c’est l’accès à l’éducation populaire», note M. Nolet. «C’est ça qu’on défend. On se dit que cet accès-là doit être garanti par l’État.»

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