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Noël dans la rue

Photo: Hugo Lorini / TC Media

Pour Valérie et Camille, travailleuses de rue, la nuit et la journée de Noël ça se passe… dans les rues du Sud-Ouest et de Verdun.

«Beaucoup d’organismes et de ressources sont fermés à Noël. Je trouvais important qu’on soit là», explique Valérie, précisant qu’une bonne partie de l’équipe de l’organisme Travail de Rue/Action Communautaire (TRAC) est sur le terrain le jour de Noël.

«Les gens sont contents qu’on soit là, a pu observer Camille. Ils ne s’attendent tellement pas à ce qu’il y ait quelqu’un.»

Valérie l’a aussi noté. «Ça surprend tout le monde quand on leur dit qu’on va être là.» Cette présence ne passe pas inaperçue. «Parfois, ça consolide les liens. Ils voient qu’on est là même à Noël», dit-elle.

Moments marquants
Quand on leur demande d’évoquer des moments marquants des Noëls passés, les deux travailleuses se font discrètes, pudiques. On sent qu’elles ne veulent pas trop en dire. Confidentialité oblige. Les liens qu’elles entretiennent avec les personnes qu’elles rencontrent, c’est quelque chose de précieux, de fragile. Leur travail repose en grande partie sur la confiance.

Elles expliquent que ces moments passés à Noël peuvent prendre différentes formes: un simple café ou un repas au resto, une sortie, etc.

Parfois, «on va faire l’épicerie ensemble, on prépare la dinde ensemble», relate Valérie. «On peut aller patiner, aller voir un film», ajoute-t-elle. «Ça part vraiment de la personne.»

À travers toutes les rencontres, Valérie se souvient de cette personne qui l’a invitée à passer un bout de soirée dans sa famille. «Elle m’a ouvert les portes de sa vie», s’enthousiasme la travailleuse. «Quelqu’un qui nous ouvre sa porte, c’est un moment privilégié.»

Camille a pour sa part en mémoire cette personne de peu de moyens qui l’a reçue chez elle avec un modeste repas. Un moment touchant. «On a la chance d’être accueilli», glisse-t-elle.

Personnes en difficultés
Valérie fait partie de l’équipe du TRAC depuis neuf ans. Camille en est à sa deuxième année. Elles travaillent auprès de personnes âgées de 35 ans et plus.

Elles accompagnent, réfèrent, informent et soutiennent dans leurs démarches des personnes qui vivent des difficultés. Elles les rejoignent aussi bien sur la rue que dans les stations de métro ou à la maison. «Parfois, ce sont des personnes qui sont sans domicile fixe, expliquent Valérie. Ce sont des personnes qui vivent des réalités sociales différentes.»

«On accompagne, on fait de la référence vers les ressources, dit-elle. On écoute beaucoup.»

Par choix
Dès le début, et totalement par choix, Valérie a décidé de travailler à Noël.

Cette année, exceptionnellement, elle ne sera pas au boulot. Mais Camille, également par choix, sera présente pour une seconde année. «Mon premier Noël au Québec, je l’ai vécu sur le terrain, se souvient celle qui est originaire de France. J’étais là depuis deux, trois mois.»

«Noël est synonyme de réunion en famille, de repas pris ensemble. Mais pour certains, ce n’est pas ça», constate Camille. «Parfois, il y a des gens qui vivent plus de difficultés à Noël», signale Valérie.

L’agenda de Camille se précise pour la nuit et la journée de Noël. Elle a déjà reçu quelques invitations. «Il y a deux trois personnes avec qui c’est calé», dit-elle. Ce à quoi risquent de s’ajouter «des rencontres fortuites dans la rue», confie celle qui sera également sur le terrain le 31 décembre, veille du Jour de l’An.

L’équipe du TRAC compte sept travailleurs de rue, deux travailleuses de milieu et deux intervenantes au site fixe. Ils rejoignent chaque année des centaines de personnes.

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