Soutenez

«Relooker» Pointe-St-Charles

Photo: Collaboration spéciale

 

Pylône converti en parc vertical, bretelles du tunnel Atwater en parti enfouies, phare et lanternes aux abords du canal Lachine, toits verts… voilà autant d’idées qui ont été avancées par une trentaine de professionnels et citoyens rassemblés bénévolement tout le week-end dans un exercice de création collective pour redéfinir le visage de Pointe-Saint-Charles.

Par le biais de cette charrette d’idéation en urbanisme, l’arrondissement Sud-Ouest s’est adressé à ses résidents pour élaborer des concepts d’aménagement pour le nord de Pointe-Saint-Charles, une première étape de planification du quartier. Durant 3 jours, les architectes, urbanistes et citoyens, en collaboration avec des représentants de différents milieux, étaient divisés en cinq groupes pour se pencher sur autant de secteurs à revitaliser. «Un exercice rafraîchissant qui ouvre les esprits» selon Louise Paquin, une retraitée qui a tenu à s’impliquer.

Ça nous permet de rêver» lance le maire Benoît Dorais.

«Le secteur connaît beaucoup de transformation de l’intérieur et de l’extérieur. Il est donc impératif dans ce contexte de faire un développement urbain harmonieux et dynamique, qui met la qualité de vie au premier plan.» précise-t-il.

Les défis sont toutefois grands si on en croit les différents intervenants. Il faut bonifier et verdir les espaces publics tout comme rendre les artères commerciales plus conviviales. Le développement immobilier en pleine effervescence doit aider et non pas nuire à l’économie du secteur où plus de 40% de la population vit sous le seuil de la pauvreté.

«Il faudrait aussi penser aux aînés qui souhaitent rester dans le quartier, et construire une résidence ou un complexe de logements abordables pour les personnes âgées autonomes» ajoute madame Paquin.

Potentiel
Délimité par le canal Lachine, l’emprise ferroviaire, le tunnel Atwater et le pont Wellington, le secteur fait face à de nombreux enjeux. «Souvent on ne voit que le négatif : l’enclavement, la circulation de transit, les bâtiments abandonnées, les rues commerciales qui ont de la difficulté» nous dit Jocelyne Bernier, une citoyenne engagée qui participe aussi à l’Opération populaire d’aménagement. «Mais l’exercice de la fin de semaine nous démontre que parfois, ça ne prend que quelques interventions bien ciblées pour qu’on revitalise et améliore la condition de vie des gens du quartier».

C’est le cas de la rue Island. Une des équipes a proposé, au terme de la séance intensive de remue-méninges, d’aménager une place publique avec un petit marché et des jardins communautaires. La rue pourrait également être prolongée jusqu’au canal Lachine pour faire un lien «bleu» qui permettrait aux résidents de se réapproprier les berges en plus de faire une entrée marquée du quartier.

D’autres ont pensé construire une passerelle piétonnière à la hauteur de la rue Montmorency, histoire d’attirer les nouveaux habitants de Griffintown et favoriser les échanges entre les quartiers de l’arrondissement.

Différents pôles
Tous les participants se sont entendus pour que Pointe-Saint-Charles développe différents pôles, que ce soit pour les activités communautaires, commerciales, de loisir et pour l’emploi.

Un développement à l’image du technopôle Angus, où se côtoient logements, commerces de proximité et bureaux, pourrait redonner vie aux anciennes usines, notamment près des rues Wellington et St-Patrick, qui pourrait aussi éventuellement accueillir une gare du futur système léger sur rail (SLR).

Autant de projets «qui pourraient venir bonifier l’offre à côté de ‘Allez Up’» selon le copropriétaire du centre d’escalade, Jean-Marc Laplante, qui était fier qu’on reconnaisse l’importance de son entreprise dans la vie de quartier.

Des projets réalisables
L’aspect culturel n’a pas été négligé durant cette charrette. Un projet d’agrandissement de la bibliothèque Saint-Charles a certainement trouvé écho à l’arrondissement qui planche déjà sur certaines esquisses. On y retrouverait des espaces multifonction et un café. S’ajouterait un aménagement du parc qui rappelle l’héritage ferroviaire de Pointe-Saint-Charles, du «street art» sur des containers récupérés, ainsi que l’ajout de jardins communautaires et d’écran acoustique végétal. Le pôle culturel pourrait également comporter une salle de spectacle en rentabilisant l’auditorium de l’école Charles-Lemoyne présentement sous-utilisé.

«Pointe d’audace»
Le maire Dorais est très enthousiaste face à ce qu’il a qualifié de «foisonnement d’idées et de couleur avec parfois, une pointe d’audace». Il avoue toutefois que, si certaines propositions peuvent être réalisées facilement à court terme et à moindre coût, «il est trop tôt pour se prononcer sur comment ça va se traduire. Le but n’est pas de tout réaliser mais plutôt de ‘challenger’ les fonctionnaires. Ça va certainement alimenter notre réflexion dans l’aménagement urbain futur».

Plusieurs souhaitent maintenant un suivi pour rassurer tous les intervenants que l’exercice a été pris au sérieux. Il y a eu une charrette sur le projet Turcot en 2012 et une autre sur la redéfinition du quartier Saint-Henri en septembre dernier.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.