Projet Archivex: deux locataires et 900 emplois dans la mire

Si le projet de recyclage de l’ancien entrepôt Archivex situé dans Saint-Henri se concrétise, deux locataires pressentis, la société de services financiers Capital One et la firme d’architecture Lemay, amèneraient près de 900 emplois dans le Sud-Ouest.

C’est ce qu’a fait savoir Pierre-Jacques Lefaivre, vice-président du Groupe Mach, le promoteur du projet, lors d’une rencontre publique d’information tenue le 22 avril à la mairie de l’arrondissement du Sud-Ouest.

Il s’agirait «d’emplois existants qui viennent d’ailleurs et d’embauches», a-t-il précisé.

La venue de Capital One pourrait se traduire par la création de «400 à 500 nouveaux emplois», a indiqué M. Lefaivre. Quant à la firme Lemay, elle voudrait y regrouper environ 400 emplois existants.

Le promoteur veut convertir l’immeuble vacant situé sur la rue Saint-Jacques. D’une superficie de 230 000 pieds carrés, il accueillerait essentiellement des bureaux. À terme, 1200 personnes pourraient y travailler. Si on soustrait Capital One et Lemay, il resterait de l’espace pour 375 emplois, a estimé Pierre-Jacques Lefaivre.

Cette manne pourrait profiter aux travailleurs du Sud-Ouest. Le promoteur s’est engagé à signer une entente de collaboration avec le Regroupement économique et social du Sud-Ouest (RESO) pour mettre en place d’une stratégie d’embauche locale avec la participation des entreprises qui logeront dans le bâtiment.

«Nous examinons quels sont leurs besoins en main-d’œuvre. Nous établissons avec les entreprises des objectifs d’embauche locale», a précisé Guy Biron, vice-président au développement stratégique au RESO, présent à la soirée d’information.

Circulation et stationnement
Il s’agit d’une seconde version du projet d’agrandissement du bâtiment, qui déroge aux normes se rapportant à la densité et à la hauteur maximale pour ce secteur.

Il prévoit une hauteur maximale de sept étages et de 28 mètres pour une partie de l’édifice, qui compte présentement quatre étages.

La première proposition, présentée en 2012, avait fait l’objet d’une demande de référendum. Des résidents craignaient notamment des problèmes de circulation et de stationnement. L’arrondissement avait choisi de retirer le projet et de le revoir avec le promoteur.

Une nouvelle version a été adoptée en première lecture par les élus de l’arrondissement en novembre dernier.

Lors de la soirée d’information à laquelle a pris part une vingtaine de citoyens, il a été question de circulation et de stationnement.

L’aire de stationnement sera aménagée à l’intérieur, en sous-sol. Les employés pourront aussi acheter une «vignette blanche» afin d’utiliser en journée les espaces de stationnement sur rue réservés aux résidants. «L’idée de la vignette blanche, c’est de pousser les gens vers le transport collectif», a mentionné la conseillère Sophie Thiébaut, rappelant la proximité de la station de métro Lionel-Groulx.

En ce qui concerne la circulation, Pierre-Jacques Lefaivre a expliqué que le bâtiment n’accueillera pas de petits commerces générant un va-et-vient. «On ne loue pas pour des salons de coiffure de 200 pieds carrés ou des bureaux de notaire», a-t-il souligné. «Capital One et Lemay, ce ne sont pas des entreprises qui vont attirer des gens», a mentionné Julie Nadon de la Direction de l’aménagement urbain et patrimoine de l’arrondissement.

«On nous présente un bon projet assez différent du premier, a déclaré le maire de l’arrondissement, Benoit Dorais Je pense qu’on peut aller de l’avant.»

«C’est un projet qui n’entre pas en compétition avec les commerces de la rue Notre-Dame, a-t-il ajouté. On veut garder des emplois à Montréal. On veut attirer de nouveaux emplois chez nous.»

Le conseiller Craig Sauvé a abondé dans le même sens. «Je veux que les emplois restent à Montréal, a-t-il insisté. Je ne veux pas d’étalement urbain pour des raisons environnementales.»

Le projet Archivex a franchi une nouvelle étape en étant adopté à l’unanimité en seconde lecture, lundi, lors d’une séance extraordinaire du conseil.