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La coop Sainte-Anne pourrait disparaître

Photo: Felix O.J. Fournier / TC Media

L’avenir est incertain pour la coopérative d’habitation Sainte-Anne, dont cinq des neufs logements ont été démolis dimanche pour des raisons de sécurité. Le sinistre ne serait pas couvert par l’assureur du bâtiment.

«On ne sait pas si ça va être reconstruit. La coop n’a pas les moyens financiers, explique sa présidente, Guylaine Mayer. L’assureur considère que c’est un glissement de terrain et que ce n’est donc pas couvert.»

Les expertises se poursuivent pour déterminer ce qui a entraîné l’affaissement des fondations et fragilisé la structure d’une partie du bâtiment située sur le rue De la Montagne dans Griffintown.

Le bris d’une conduite d’eau de la Ville à proximité de la coopérative durant la fin de semaine de Pâques, ainsi que des travaux d’excavation pourraient être à l’origine de l’affaissement du sol. Le promoteur immobilier Maître Carré a commencé la construction d’une tour à condos à côté de la coop.

«C’est le 1er avril qu’on a constaté qu’il y avait un problème», relate Guylaine Mayer. Une section de trottoir s’est affaissée près de la coop, forçant l’évacuation de cinq logements.

Le 9 avril, à la suite d’une évaluation du bâtiment par les ingénieurs, le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a décidé de procéder à l’évacuation de tous les locataires de l’immeuble, qui présentait des lézardes. Après une inspection du SIM, le bâtiment a été déclaré dangereux. Pour une question de sécurité, il a été démoli partiellement le lendemain. Dix-huit personnes ont été évacuées et relocalisées d’urgence.

«Nous n’avons rien à nous reprocher, affirme Anne Dongois, porte-parole de Maître Carré. Des expertises vont être faites. C’est entre les mains des avocats et des assureurs.» Mme Dongois assure que l’entreprise collabore dans ce dossier avec la Ville de Montréal et la coop.

Relocalisation
Des résidents évacués ont été hébergés par des proches. D’autres ont été pris en charge pendant trois jours par la Croix-Rouge. C’est le cas de Guylaine Mayer et ses deux sœurs, qui ont vécu toute leur vie dans cet immeuble transformé en coop en 1980.

Le logement de Mme Mayer est parmi ceux qui n’ont n’a pas été démolis, mais d’autres locataires ont tout perdu. «Ce n’était pas facile de voir ces logements s’écrouler, même si ce n’est pas le mien. J’ai vécu pendant plusieurs années dans ces appartements. Ce sont des moments très difficiles», confie la présidente de la coop.

L’arrondissement et la ville-centre ont entrepris des démarches pour la relocalisation des résidents. «Nous pouvons compter sur la collaboration de la Direction de l’habitation de la Ville pour accompagner la coopérative dans les différentes étapes à venir et orienter les sinistrés vers les ressources qui pourront les aider», fait savoir le maire de l’arrondissement, Benoit Dorais.

La Fédération des coopératives d’habitation intermunicipale du Montréal métropolitain (FECHIM), dont fait partie la coop Sainte-Anne, participe aussi à l’effort. «Nous sommes en lien avec les gens de la coop pour voir comment on peut les soutenir, indique Richard Audet, porte-parole. Notre priorité est de s’assurer que les gens trouvent à se loger». La FECHIM a lancé un appel à ses coops membres qui seraient en mesure d’accueillir des locataires qui se retrouvent à la rue.

Le maire Dorais a annoncé mercredi qu’il utilisera ses pouvoirs d’urgence pour venir en aide aux sinistrés. C’est l’arrondissement et non la coop qui paiera pour le déblaiement et le remblaiement de la partie démolie ainsi que pour le dégarnissage et le renforcement du mur mitoyen de la partie non touchée. Les travaux pourraient être faits d’ici la fin de la semaine.

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