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Meurtres: Marc Bellemare veut que les enquêtes relèvent de la SQ

Photo: Hugo Lorini / TC Media

Jugeant que les corps policiers municipaux n’ont pas les compétences et les effectifs requis pour ce genre de travail, l’avocat et ancien ministre québécois de la Justice, Marc Bellemare, demande au gouvernement du Québec que toutes les enquêtes de meurtre et de disparition survenus dans la province soient menées exclusivement par la Sûreté du Québec.

Il se fait le porte-voix des familles de huit femmes, dont les meurtres commis entre 1975 et 1981 n’ont jamais été résolus. Les enquêtes sont au point mort.

«J’essaie d’aider ces familles qui en ont vraiment besoin», explique le juriste.

Dans la lettre qu’il a fait parvenir le 10 avril à Martin Coiteux, ministre de la Sécurité publique et responsable de la SQ, Me Bellemare soutient que «les policiers municipaux ne doivent plus agir dans ces dossiers complexes».

Au bureau du ministre Coiteux, «nous analysons présentement la demande, indique l’attachée de presse Marie-Ève Pelletier. Nous sommes sensibles à la situation des familles des personnes disparues».

Le cas de Sharron Prior
Sharron Prior, qui demeurait dans le quartier Pointe-Saint-Charles, a été assassinée en 1975. Le corps de l’adolescente alors âgée de 16 ans avait été retrouvé dans un boisé de Longueuil. Son meurtrier court toujours.

Marc Bellemare reconnaît que «ce que la police de Longueuil a fait, c’est bien». Mais selon lui, la SQ est mieux placée pour enquêter sur ce type de cold case. «Si ça peut faire en sorte d’aller un peu plus loin», lance-t-il.

En 2004, la SQ a mis sur pied une équipe dédiée à ce genre d’enquêtes.

L’avocat dénonce aussi des lacunes dans certains dossiers, incluant la destruction et la perte de pièces à convictions. Il réclame la tenue d’une enquête publique sur les méthodes policières applicables aux cas de meurtres et de disparition.

Espoir
Yvonne Prior a toujours l’espoir que le meurtrier de sa fille soit un jour retrouvé.

Elle plaide pour un transfert du dossier à la SQ. «C’est certain que ça aiderait l’enquête», estime-t-elle.

Le 9 avril, Stéphan Parent était dans Pointe-Saint-Charles pour tourner des scènes de son documentaire Sept Femmes. Le cinéaste veut donner un second souffle aux enquêtes sur sept femmes assassinées dans les années 1970, dont Sharron Prior.

Avec une jeune comédienne personnifiant la victime, le documentariste a tourné une reconstitution des derniers moments précédant la disparition. «Ç’a été dur, mais il fallait que ce soit fait», confie Mme Prior, qui était présente lors du tournage.

La mère dit espérer que le film aide à relancer l’enquête. «Même s’ils ne trouvent pas le meurtrier de ma fille, si ça peut aider à solutionner d’autres cas», dit-elle.

«Il y a toujours une enquête en cours comme dans tous les dossiers de meurtre», indique la police de Longueuil à propos de la mort de Sharron Prior.

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