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Bisbille à la mairie de Verdun

Photo: Archives/TC Media

Afin d’éviter que le conseil d’arrondissement ne devienne un «cirque», le maire Jean-François Parenteau a mis fin rapidement à un débat lors de la dernière séance du conseil d’arrondissement, le 7 avril, s’attirant les reproches de la conseillère de l’opposition Marie-Andrée Mauger.

Le désaccord concernait un contrat accordé à l’entreprise Sintra inc. pour la réfection des rues Godin et Riverview, entre la rue Bannantyne et le boulevard Lasalle. Ce contrat, d’une valeur de 3 727 448,25$, prévoit notamment deux avancées de trottoirs, soit des élargissements aux intersections,  à la traverse piétonne au coin de Riverview et Bannantyne.

Bien que le point ait été approuvé par la majorité lors d’une réunion du conseil en privé  le 2 avril, Mme Mauger a souhaité émettre ses réserves devant les résidents réunis pour la séance, et a demandé de repasser au vote.

«J’aurais souhaité une bonification de l’ordre de 75000$ au contrat, afin qu’on y aménage au total huit avancées de trottoir plutôt que deux. Ces élargissements créeraient un entonnoir avec de multiples effets positifs, tels que l’amélioration de la visibilité des piétons et la réduction de la vitesse des véhicules au virage. C’est également le signe qu’on entre dans un milieu de vie, un milieu apaisé.»

Le maire Parenteau a interrompu à plusieurs reprises Mme Mauger durant ce discours, lui rappelant notamment que, bien qu’il était correct d’avoir des divergences d’opinions, le point avait déjà été adopté, en plus d’avoir été débattu à maintes reprises lors des réunions du comité de circulation.

Un lieu de débat?
«Ce n’est pas la place pour avoir un débat, a-t-il martelé. On a compris votre point de vue. Où étiez-vous les trois derniers mois? Il y avait moyen de faire votre travail pendant les comités de circulation plutôt que d’arriver à la dernière minute au conseil comme ça.»

Suite à cette dispute, Mme Mauger a communiqué avec Le Messager afin d’expliciter son point de vue.

«L’attitude du maire devant des divergences d’opinion me surprend énormément. Un conseil d’arrondissement est une instance démocratique décisionnelle. Si ce n’est pas là un lieu d’échanges, où se trouve cette tribune? Le maire doit prendre acte du fait que, bien qu’il a la majorité au conseil, la population a élu trois conseillers autres que ceux de son équipe.»

Devant cette critique,M. Parenteau a défendu son attitude. «Nous avons eu six rencontres à ce sujet à la commission circulation dans les 3 derniers mois. Nous avons débattu, et nos visions sont différentes. Je n’ai rien contre, le débat doit se faire. Mais pas pendant les séances du conseil. Les gens n’ont pas besoin d’un cirque. Ils s’en foutent des obstinations des élus, et ça renforce le cynisme ambiant.»

Pour Mme Mauger, au contraire, exprimer une pluralité de visions lors des séances du conseil enrichit la démocratie et permet au public de voir le véritable travail du conseil. « C’est mon devoir de représenter la voix des citoyens. Ma position n’est peut-être pas toujours appuyée par la majorité, mais c’est une voix qui a besoin d’être exprimée.»

Parenteau, ainsi que Mme Mauger, ont tous les deux souligné que ces désaccords sont essentiels et se déroulent dans le respect. «Tout le conseil est d’accord pour travailler pour les citoyens, et non pour leur parti respectif. Il n’y a pas un parti qui détient la vérité. Ce sont les individus et leurs valeurs qui apportent au débat et au milieu de vie,» a conclu le maire.

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