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Manuel Tadros et la diversité ethnique à l’écran

Photo: Julie Perreault

Le Verdunnois d’adoption Manuel Tadros vit au Québec depuis l’âge de 10 ans. D’origine égyptienne, il fait face depuis le début de sa carrière à la difficile situation des artistes issus d’une communauté ethnique. C’est pourquoi il a accepté d’être cette année le porte-parole du Festival international du film black de Montréal (FIFBM).

Sous le thème «Exprime-toi, la 12e édition présentera des films d’ici et d’ailleurs en référence au mouvement Black Lives Matter, tout en étant un lieu de débat des grands enjeux touchant la place des Noirs dans la société.

Les projections se font principalement au Cinéma du Parc, à l’ancien cinéma de l’Office national du film (ONF) et au Cinéma Impérial.

Cette année, le point culminant est la présentation du documentaire de Spike Lee sur le parcours et la musique de Michael Jackson, qui aura lieu le 1er octobre, à 19h30, à la salle de théâtre de l’Université Concordia. Une discussion avec le réalisateur suivra.

Écran blanc
Pour Manuel Tadros, la diversité ethnique du Québec ne transparaît pas à la télé ou dans le cinéma. «Il y a quelques rôles, mais ça pourrait assurément être mieux», commente-t-il, ajoutant que la situation est bien différente au Canada anglais.

Ni noir, ni blanc, l’acteur a la plupart du temps tenu des rôles d’Italien, d’Arabe, de Juif ou d’Espagnol. «Je ne comprends pas pourquoi un gars comme moi, qui vit ici depuis 50 ans, ne pourrait pas être représentatif d’un Québécois», se désole-t-il.

À ses débuts artistiques, à la fin des années 1970, il était seul, avec Normand Brathwaite et Boule Noire, à avoir percé dans le domaine. «Les gens nous confondaient, alors qu’on ne se ressemble pas du tout», se souvient-il.

Son expérience d’animateur pour l’émission de variété Jeunesse à Télé-Métropole s’est d’ailleurs terminée de façon abrupte en 1984, quand les producteurs lui ont annoncé qu’ils ne pouvaient le garder à cause du grand nombre de lettres de plaintes qu’ils recevaient. Les gens préféraient qu’un Québécois «de souche» soit à la barre de l’émission.

Il est bien conscient que la réalité montréalaise est différente de celle vécue ailleurs dans la province, que la télévision et le cinéma doivent rejoindre un plus grand public. «Mais, même dans des émissions qui se déroulent à Montréal comme 19-2 ou 30 vies, il y a beaucoup moins d’ethnies que dans la réalité. Ce n’est pas représentatif de la métropole», observe-t-il.

Une des missions du FIFBM est par ailleurs de diversifier cette offre cinématographique plutôt monochromatique en permettant aux artistes indépendants de conquérir de nouveaux publics et au public d’avoir accès à un plus grand choix d’œuvres de qualité.

Le Festival international du film black de Montréal a lieu du 28 septembre au 2 octobre.

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