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Les traces du passé de Verdun

Photo: Andréanne Moreau/TC Media

Après quatre semaines de fouilles archéologiques sur le terrain de la Maison Nivard de Saint-Dizier, à Verdun, l’équipe de l’Université McGill nous dévoile ses trouvailles. D’une pointe de flèche vieille de 5000 ans à la céramique importée d’Angleterre il y a une centaine d’années, les artefacts nous entraînent dans un voyage temporel traversant les siècles et démontrent bien l’utilisation constante du site.

Pointe de baïonnette
La vedette des fouilles de cette année est très certainement cette pointe de baïonnette (rien à voir avec le fusil, mais plutôt avec des outils ou des lances utilisés par les Amérindiens). Elle date de la période du Laurentien archaïque, c’est-à-dire d’il y a environ 5000 ans. Une autre pointe de la même période avait déjà été trouvée sur le site lors de fouilles précédentes.

Pierres à tailler
Deux petits éclats provenant de la taille de pierre ont été retrouvés. Issus de chert (type de pierre qui se taillait bien) provenant d’Onondaga dans la péninsule du Niagara ou de Hathaway au Vermont, elles démontrent les échanges et les voyages des peuples qui fréquentaient le site.

La plus grosse des trois pierres est de la cornéenne, qui provient probablement d’une carrière du Mont-Royal. Elle n’est que grossièrement taillée en ce qu’on appelle une préforme, probablement afin de faciliter son transport. Elle peut ensuite être échangée facilement puisqu’on peut la transformer en une diversité d’outil. «C’est vraiment intéressant parce qu’on voit l’humain qui réfléchit derrière, qui trouve une solution à un problème», fait valoir l’archéologue Jennifer Bracewell.

Pierres à fusil
Deux pierres à fusil, qui servaient à produire l’étincelle allumant la poudre, ont également été trouvées cette année. On sait qu’elles proviennent toutes deux d’Europe, puisqu’il n’y a aucune roche silex en Amérique. La plus pâle vient de France et la plus foncée, d’Angleterre.

 

Cuivre
Deux objets de cuivre font partie des artefacts recueillis cette année. Un bouton ouvragé pourrait peut-être révéler qui a fréquenté le site si, par exemple, il appartient à un régiment en particulier.

Le morceau triangulaire provient quant à lui probablement d’un chaudron de cuivre, que les colons échangeaient souvent avec les Amérindiens. Ceux-ci les découpaient en triangle et les roulaient pour former des cônes clinquants qu’ils accrochaient à leurs regalias, les habits de cérémonie.

Poison à rat
L’année dernière, l’équipe avait retrouvé des fragments d’une bouteille de poison à rat. Celle-ci était clairement identifiable. Bleue et texturée, les apothicaires s’assuraient que les contenants soient facilement reconnaissables afin d’éviter les incidents, puisqu’une grande majorité de la population analphabète.

Cette trouvaille avait soulevé quelques questions, puisqu’aucune trace de la présence de rats n’avait encore été trouvée sur le site, jusqu’à ce qu’on découvre cet été une mandibule de rat.

Vaisselle anglaise
Plusieurs morceaux de poterie anglaise datant du XIXe siècle ont été déterrés. La mode étant aux chinoiseries, à l’époque, les motifs qu’on y trouve sont souvent des imitations de Chine.

Ici, le style Willow, très populaire, a été repris en vert plutôt que dans le traditionnel bleu.

À part la pièce décorée en jaune, qui est en porcelaine, tous les autres morceaux sont en terre cuite fine. Moins chère à produire que la porcelaine, ce matériau n’exige pas d’être cuit à une température aussi élevée et est beaucoup moins cassant.

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